Analyse de sève
Charente
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Agriculteur
Stéphane Olivier
Ferme des frères olivier
Atelier
Date de mise en place
4 ans
Niveau de satisfaction: 3 / 3
Niveau de prise de risque: 1 / 3
Images

Objectifs
Comprendre la santé végétale, Améliorer mes performances tout en réduisant mes produits de synthèse
Description
J'ai commencé les analyses de sève à la suite d'observations. Par exemple, je remarquais que mes épis de blé n'étaient pas parfaits : le bas de l'épi était mal formé et l'épi restait accroché en sortant. On attribuait cela au gel ou à d'autres facteurs. On supposait que cela pouvait venir d'un manque de cuivre, pourtant mes sols n'en manquaient pas. Il y a 4 ans, j'ai commencé les analyses, et en effet, le cuivre était présent dans le sol, mais pas dans la plante. J'ai donc réalisé une analyse complète, suivi d'apports ciblés, puis une seconde analyse pour évaluer l'effet. J'ai appliqué cette méthode sur les blés avant l'hiver et après l'hiver, ainsi que sur les colzas. L'apport de cuivre se fait avant le stade épi 1 cm, généralement en décembre-janvier. En plus de rechercher les carences en cuivre dans mes céréales, j'ai constaté qu'elles étaient également carencées en bore. Pour les blés, j'applique 0,2 à 0,5 L/ha de bore liquide éthanolamine (100 g/ha), ainsi que du cuivre (200 g/L à environ 1 L/ha) et des acides aminés avec de la vinasse de betterave (3 L/ha), riche en glucosinolates. Ces acides aminés permettent l'assimilation par la suite d'autres oligo-éléments. J'utilise également du bore et de l'Epsotop sur les protéagineux lors du passage fongicide. Pour les colzas, qui ont de forts besoins en bore et que nous semons tôt en ACS, j'applique les 2/3 du bore avant l'hiver et 1/3 à la reprise, soit environ 400 g/ha avant l'hiver et 200 g/ha à la reprise. Il faut faire attention au type de bore utilisé. Le bore octoborate est très assimilable et efficace, mais lorsqu'il est associé à un passage de pulvérisateur, il peut tamponner la bouillie et réduire la durée de vie de la matière active. Je préfère donc utiliser le bore éthanolamine. De plus, j'applique systématiquement du soufre lors de mes épandages d'engrais, dans un rapport de 1 S pour 2 N. J'apporte également de la magnésie pour améliorer la fertilité de mon sol et la santé de mes plantes, à raison de 25 à 50 unités/ha/an.
Résultats
Les cocktails d'oligo-éléments ne sont pas forcément la meilleure solution. La plante ne peut pas tout gérer d'un coup. Il est préférable d'apporter uniquement les oligo-éléments dont les carences sont avérées, tout en fournissant un soutien avec des acides aminés pour aider la plante à puiser dans la solution du sol les éléments nécessaires. Idéalement, chaque apport d'azote devrait être accompagné de soufre. La synergie entre ces deux éléments est très importante, d'autant plus que le soufre n'est plus présent dans les pluies comme autrefois. Il est important de garder à l'esprit que les apports d'oligo-éléments et d'autres nutriments ne permettent pas de déplafonner les rendements. En revanche, ils évitent des pertes de rendement en cas de carences avérées. Le rendement se construit principalement avec les éléments N-P-K-S, tandis que la santé des plantes est maintenue grâce aux oligo-éléments, ce qui permet de limiter l'impact des ravageurs fongiques, des insectes, etc. Pour réduire l'utilisation de produits phytosanitaires, voire s'en passer, il est crucial de corriger les carences des plantes et de maintenir un sol sain et ensuite la réduction de doses et/ou le non-passage pourra s'effectuer. J'applique cette même stratégie sur ma partie en bio.