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Colza associé et blé en semis direct sous couvert de trèfle

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Pas-de-Calais

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Julien Fasquelle
JULIEN FASQUELLE

Atelier

Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Colza d'hiver, Couvert permanent, Blé dur, Blé tendre hiver, Couvert associé

Plusieurs parcelles , 10ha au total

Tracteur avec herse à paille, semoir direct

Semoir est en location (30euros/ha), la semence peut coûter cher donc j'essaie de l'auto-produire au maximum

Dominance argilo-limoneux, limon battant

Images

Objectifs

Gérer les adventices Produire du fourrage pour mes animaux Nourrir la vie du sol

Description

La couverture permanente du sol est indispensable lorsqu'on fait du semis direct. Cela fait plusieurs années que je réalise cet essai. L'objectif est d'implanter un colza associé à d'autres espèces tel que du trèfle, d'avoir des sols couverts et pâturable entre la récolte de colza et la céréale suivante, puis d'implanter un blé en semis sous couvert de trèfle. Derrière un blé, je passe une herse à paille combinée à un semoir pneumatique avec distribution GPS. La herse sert à étaler les pailles et mettre ainsi à la surface du sol les œufs de limace et crée une zone de terre fine. J'essaie de semer le plus tôt possible (fin août) bien qu'on soit limité par les dates des moissons dans le Nord pas de Calais. Il faut faire attention aux repousses de céréales : d'où l'importance de passer un coup de herse pour faire germer les résidus suivi d'une faible dose de glyphosate avant semis. La 1ère année j'ai commencé avec de la féverole (80 kg/ha), du trèfle violet (1 kg/ha) et un mélange de vesce et lentille (15 kg/ha) associé au colza. La 2ème année, j’ai fais un mélange de trèfle blanc nain (2kg/ha), féverole (60-80kg/ha) et vesce de printemps et la 3ème année, j’ai refais le même mélange en y intégrant 1kg de colza pour limiter les attaques de limace sur le reste de la culture (ce colza lève plus vite et se fait dont manger par les limaces en 1er). Cette année j'ai testé un mélange de trèfle blanc, trèfle violet et vesce de printemps sur une parcelle de 10 ha. Le trèfle violet doit être mis en faible quantité car il a une forte capacité à aller chercher la lumière (monté à 1,5m la première année) en perçant à travers le colza, ce qui pose problème lors de la récolte. Le lin perturbe le vol des altises (les mêmes que le colza). Le semoir de précision est équipé pour fertiliser en précision. Je mets 170 à 230 d'unités d'azote dans les lignes de semis. C'est important d'avoir un colza bien alimenté au départ, pour être vigoureux et résistant aux altises en automne. J’apporte aussi chaque année du fumier de bovin, du lisier de porc ou du digestat de méthanisation après le semis. Après la récolte du colza, le couvert reprend le dessus. Le pâturage ou la fauche permet d'enlever de la masse, en plus de nourrir gratuitement mon troupeau. Pour les fermes sans élevage, il est possible de passer un outil à disque pour faire du mulching). C'est aussi une période durant laquelle les prédateurs prélèvent les campagnols. Je fais un désherbage au glyphosate (0,7 à 1L/ha selon la parcelle) associé à désherbant type allié (30gr/ha) si nécessaire, puis j'implante un blé en semis direct.

Résultats

Cette pratique me permet de palier à la problématique de désherbage qu'on rencontre sur notre exploitation, de mieux protéger les cultures des maladies et d'allonger ma rotation. Je suis satisfait du mélange avec le trèfle nain : mon sol a une meilleure portance, une bonne couverture et je ne mets plus aucun insecticides. Pour le trèfle violet, une technique est de le faucher après la moisson pour stimuler sa pousse et avoir une bonne couverture (et donc peu d’adventices) lors du semis direct de blé. Le trèfle ne gène pas la levée du colza car il ne se développe que très peu jusqu'à la récolte. Cette année la vesce de printemps n'a pas gelée si bien que je l'ai récolté avec le colza. J'ai dû retrier toute la parcelle mais ça m'a permis de faire 70 qt/ha de vesce en plus du colza (gain de 700€/ha) et la parcelle était particulièrement propre sur les zones ou il y avait de la vesce. Avec l'été très sec que nous avons eu, c’est vraiment avantageux d’avoir un couvert déjà implanté lors de la récolte du colza. Il conserve l’humidité des sols et repart rapidement ce qui me permet de produire du fourrage pour mes animaux -(pâturage ou fauchage). Pour les prochaines années je vais garder un mélange type avec : trèfle blanc (3kg/ha), trèfle d'Alexandrie, trèfle violet (500-800gr) et lin (2kg) et en adaptant les doses en fonction des caractéristiques de chaque parcelles.