Accueil REX Agri Comment favoriser le bien-être animal tout en diminuant sa charge de travail : monte naturelle et vaches nourrices

Comment favoriser le bien-être animal tout en diminuant sa charge de travail : monte naturelle et vaches nourrices

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Vendée

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Atelier

Icône de l'atelier "Bovin laitier" Bovin laitier Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Date de mise en place

icone Depuis 2020
mis à jour le 9 janvier 2024

Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique , 50ha au total

Sol argilo-limono sableux

Niveau de satisfaction: 3 / 3

Niveau de prise de risque: 2 / 3

Images

Objectifs

Être autonome Diminuer la charge de travail humain Avoir un gain économique par rapport à l'insémination artificielle Choisir les races de vaches par le taureau Laissez une vache nourrir les veaux Valoriser 1 an supplémentaire des vaches prévues à l'abattoir Être totalement autonome dans l'alimentation des veaux

Description

Je possède une exploitation de 50 hectares en 100% prairies permanentes avec 50 vaches laitières croisées. Dans ma conduite de l'exploitation, je choisis de réduire au maximum les charges. Pour reproduire mes vaches, je favorise la monte naturelle qui est une méthode de reproduction adaptée à une exploitation en 100 % pâturage. Je possède 3 à 4 taureaux croisés typés jersiais (kiwi) afin d'obtenir des vaches les plus rustiques possibles. J'introduis les taureaux à partir du 1er mai jusqu'à mi-juillet pour avoir des vêlages groupés de février à mars. Je mets 3 taureaux typés laitier avec les vaches et mon taureau typé viande (Hereford) avec les génisses pour mieux valoriser les veaux. Pour éviter la consanguinité, j'achète 1 ou 2 jeunes mâles tous les ans pour en faire de futurs reproducteurs et je garde mes taureaux 2/3 ans avant de les revendre. Toutes les naissances ont lieu en plein air, avec une intervention humaine minimale. Après la mise bas au champ, la vache mère reste avec son veau pendant 2 à 3 jours. Ce délai permet au veau de consommer tout le colostrum et d'être nettoyé par sa mère. Ensuite, seuls les veaux femelles sont conservés et parqués en bâtiment (les veaux mâles sont vendus à 15 jours). Lorsqu'il y a 3 veaux femelles dans le parc, une vache nourrice est introduite. Au total, 9 veaux femelles sont élevés par 3 vaches nourrices. Les vaches nourrices sont choisies sur la base de critères tels qu'un taux de production de lait plus faible, des cellules somatiques élevées, ou un comportement difficile lors de la traite. Ces vaches nourrissent les 3 veaux femelles puis sont destinées à l'abattoir. Lors de l'arrivée de la vache nourrice, le processus d'adoption des 3 nouveaux petits peut être délicat. Pour faciliter l'adoption, la vache est attachée, et je guide les petits sous les mamelles pendant 2 à 3 jours, jusqu'à ce qu'ils comprennent où se situe le lait à boire. Généralement, après 4 à 5 jours, les petits sont adoptés par la vache nourrice. Cette adoption se traduit par le léchage des veaux par la vache nourrice. Ensuite, les 3 vaches nourrices et les 9 veaux sont regroupés dans une parcelle jusqu'à ce que les veaux soient sevrés, soit à l'âge de 7 à 8 mois.

Résultats

Je suis satisfait de privilégier une approche où tout se déroule de manière aussi naturelle que possible. Cette méthode me permet de réaliser des économies allant de 20 à 40€ par vache, par rapport à une insémination artificielle. Le coup des taureaux est peu élevé car ils sont nourris à l’herbe toute l’année puis sont vendus à la viande. D’un point de vue pratique, dans mon système d'exploitation, les vaches passent la majeure partie de leur temps à l'extérieur, il est contraignant de devoir les rentrer en bâtiment et les attacher pour procéder à l'insémination. Lorsque j'ai repris l'exploitation il y a 2 ans et demi, les vaches étaient majoritairement de race Prim Holstein. En optant pour des taureaux de races différentes, je favorise un mélange qui contribue à obtenir des vaches plus rustiques. Cette diversité raciale les rend plus résistantes dans les parcelles agricoles, ce qui se traduit par une réduction des frais vétérinaires. Cette année, les frais vétérinaires pour l'ensemble de l'exploitation ont atteint un maximum de 800€, témoignant des avantages de cette approche. Je suis amené à effectuer très peu d'interventions au moment du vêlage (800 euros de dépense de frais vétérinaire sur l’année au total). Le choix a été fait de maintenir les vaches à l'extérieur afin de réduire la concurrence qui aurait pu survenir à l'intérieur des bâtiments. En conséquence, les vaches sont moins stressées et les mises basses se passent bien. En discutant avec les collègues du Civam de Vendée, nous avons observé moins de problèmes pulmonaires chez les veaux nés en plein air par rapport à ceux élevés dans des bâtiments. Les veaux nés dans ces conditions semblent plus robustes et moins sensibles aux maladies. Je suis extrêmement satisfait de laisser la croissance des veaux aux des vaches nourrices. En général, le processus d'adoption par les vaches se déroule bien, même si j'ai connu une situation où il a fallu un mois avant qu'une vache n'adopte les veaux. Malgré le coût plus élevé du développement du veaux, dû à une plus grande quantité de lait ingéré (soit environ 1500 litres par veau au lieu de 700 litres si le veau n'était pas sous une vache nourrice), cette pratique me permet d'atteindre une totale autonomie sans avoir à acheter de concentrés. Un autre avantage, les futures génisses se développent rapidement sous les vaches nourrices, ce qui me permet de gagner une année sur leur premier vêlage, généralement à l'âge de 2 ans. De plus, une étude de l'INRA de Mirecourt, révèle que les futures génisses élevées avec les vaches nourrices ont un gain moyen quotidien (GMQ) supérieur à celles élevées en bâtiment avec des concentrés, atteignant environ 1000 grammes par jour.