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Culture d'oeillettes médicinales sous contrat

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Oise

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Victor Rabier
EARL le point du jour

Atelier

Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Œillette

Une parcelle , 10ha au total

Peu d'investissement, j'utilise mon matériel pour le semis et les traitements. Pour la récolte c'est l'entreprise qui vient. L'oeillette est une culture peu demandeuse en temps et en moyens.

Argilo calcaire a 70% et argilo limoneux 30%

Images

Objectifs

Augmenter le revenu de l'exploitation grâce à une culture avec une marge importante Diversifier les cultures pour réduire les problèmes de désherbage

Description

La culture d'œillette est peu exigeante en eau et en intrant, simple à mener et qui s'adapte globalement à toutes les terres bien qu'elle valorise un peu mieux les terres superficielles. Le semis est l'étape la plus compliquée pour cette culture. Le sol doit être bien préparé et suffisamment ressuyé pour assurer la levée des graines. Avec un outil que j'ai adapté, je fais ma préparation de semis et ma dose d'engrais (100 U azote) en un passage. A l'avant du tracteur se trouve un rouleau et la cuve (eau + solution azotée), à l'arrière j'ai des dents et un rouleau pour casser les mottes et bien incorporer l'azote (à 6-7cm). Quelques jours après je sème l'œillette entre le 15 et 20 mars avec une densité de 200 pieds/m² pour une dose de 500g/ha. L'œillette est toujours en fleur à la mi-juin, peu importe la date de semis. C'est bien de semer suffisamment tôt pour qu'elle se développe bien mais pas trop tôt pour assurer des bonnes conditions d'implantation (sol fin et ressuyé). Comme la graine est toute petite, je la mélange avec des billes d'argile attapulgite (5kg, soit 5,5kg de mélange) et je démonte les peignes du semoir pour éviter que le recouvrement de la graine. La graine se dépose sur le sol et n'est que très légèrement recouverte par les mouvements du tracteur (vitesse lente). Après le semis, l'œillette met 3 semaines/1mois a lever. Je fais un désherbage antidicotylédone lors de la levée de la culture (obligatoire pour désherber le chardon dont la graine est aussi petite et à maturité lors de la récolte de l'œillette) et selon la pression des ravageurs (charançon, puceron) je fais ou pas un insecticide. Pour la récolte c'est simple : l'entreprise vient avec deux machines spécifiques pour récolter les capsules en haut de la plante. Je n'ai rien à faire hormis observer. Après ça, le contrat m'oblige à détruire la parcelle (dans les 24h post récolte) pour éviter le vol de graines car il reste toujours quelques pieds après la récolte. Je broie les résidus et je déchaume deux fois pour enfouir le reste des capsules. Puis je retravaille le sol 1 fois avant le semis de la céréale suivante. L'œillette a une racine pivot ce facilite l'implantation de la culture suivante. Cette culture ne revient que tous les 10 ans sur la même parcelle et je l'alterne avec des cultures d'hiver (blé, orge d'hiver) pour casser le cycle des maladies. Entre la céréale et le labour je fais un couvert (moutarde, phacélie, radis chinois, sorgho, moha) pour piéger le nitrate du sol, produire de la biomasse. Je le détruis avec un labour puis 1 mois avant le semis je fais la préparation de semis combinée avec l'incorporation d'engrais. Les erreurs que j'ai fais au début c'est de semer trop tôt, sur un sol pas assez ressuyé, l'œillette a pas levé. Aussi, il ne faut pas passer dans le champs pendant les 3 semaines après le semis.

Résultats

Cette culture sous contrat pharmaceutique est simple (hormis le semis) et valorisante mais les conditions sont restrictives : retour tous les 10 ans de la culture, destruction de la parcelle après récolte. L'avantage c'est que la semence est fournie gratuitement et que les travaux de récolte sont assurés par l'entreprise. L'entreprise cherche des agriculteurs dans les 3 bassins de production (Marne, la Vendée et le Sud IDF), en particulier dans un rayon de 50 km autour de chez lui. Le seul risque est que la culture ne lève pas. Dans ces cas là, on est encore dans les temps pour semer du maïs ou du tournesol. Je réfléchis à remplacer l'apport d'azote par du digestat de méthanisation. Je vais faire un essai en 2022 avec la même dose qu'en engrais pour comparer les résultats.