Des plantes compagnes pour réduire la pression de JNO dans les cultures de betteraves
Loiret
Abandonnée car non satisfaisante
Agriculteur
Alain SAGOT
SEP SAVELORGES
Atelier
Date de mise en place
Depuis 2021
mis à jour le 20 décembre 2023
Betterave sucrière, Couvert d'hiver
Une parcelle
Sol argilo-calcaire moyen ou sol limon argileux
Niveau de satisfaction: 1 / 3
Niveau de prise de risque: 1 / 3
Images
Objectifs
Voir si l'implantation de plantes compagnes en parallèle de la betterave permettrait de réduire le risque de la JNO. Intégrer des plantes compagnes dans l’itinéraire betterave
Description
Avant le semis de betterave, un couvert végétal multi espèces est réalisé en semi direct. Ce couvert contient de la moutarde, du trèfle, de la phacélie, du lin, du Niger et du fenugrec. Dans ce couvert végétal, un compost enrichi en vinasse de sucrerie est apporté sur les parcelles. En autonome, je passe le strip till au sein du couvert vivant. Ce Strip till (marque Jammet) est composé d’un disque avant pour couper les couverts végétaux. Tous les 50cm, il y a une dent allant à 20 cm de profondeur avec un soc de 35mm. Pour finir, deux disques viennent refermer le sillon en créant une petite butte. Ensuite 2 à 3 jours avant le semis, je reprends cette ligne fissurée avec une machine plus légère, vibrante, avec des dents incurvées (ameublissement de la terre sur les 4 premiers cm) et une roulette qui tasse la terre au niveau du sillon. Pour finir, le semis de betteraves est réalisé. D'un point de vue technique, cette pratique de travail de précision nécessite l'utilisation d'un guidage GPS RTK car il est nécessaire d'être précis au centimètre près surtout lorsque l'on passe dans des couverts végétaux. Si le couvert végétal ne s’est pas détruit tout seul par le gel, il y a un passage avec 1 à 1,5L de glyphosate.
Résultats
Au sein de l’exploitation, nous sommes très contents de l’utilisation du strip till. En 2021 nous avons réalisé le test sur 2,5 ha et aujourd’hui nous en sommes à 12ha. Le gros avantage de cette pratique agricole est de travailler le sol sur 5 à 8 cm avec un inter rang de 50 cm. D'un point de vue agronomique, cette pratique agricole permet de gagner en résilience grâce à un couvert végétal qui reste en place. Le sillon de la dent du strip till permet la création d’un réservoir d’eau au plus proche de la graine. Il est possible de gagner un tour d’irrigation (35 mm) par rapport à la zone labourée. De plus, d’après un suivi entomologique réalisé par l'association Hommes et Territoires, il y a une plus grande diversité de carabes (5 fois plus d’espèces) dans la zone travaillée au strip till. Pour finir, le non-travail du sol permet d’éviter la levée de dormance des adventices. Un autre avantage est au niveau de la consommation de gasoil. Le travail de 5 à 8 cm tous les 50 cm permet de gagner jusqu'à 45 L/ha de fioul. En hiver, le travail du sol nécessite 8L/ha avec le strip till et 40L/ha environ en labour. Au printemps, le travail superficiel de précision du sol consomme environ 5 L/ha au lieu de 15 à 20L/ha pour le travail de toute la surface du sol. En revanche, le passage du tracteur doit être réalisé au bon moment. Si l'on passe le strip till dans une parcelle trop humide, la dent ne décompacte pas le sol, mais elle lisse la terre de chaque côté de la ligne de la dent et cela entraîne un tassement localisé du sol, ce qui n’est pas le but recherché. Aussi, les couverts végétaux et l’utilisation du strip till provoque un sol peu travaillé, moins chaud au printemps avec plus de limaces et moins de minéralisation. Cette année le rendement et la richesse sont plus faibles dans la zone avec le strip till (82T/ha en strip till et 90T/ha en labour). Grâce à une revalorisation du prix de la tonne de betteraves en parcelles agroécologiques et une plus faible utilisation de gazole, la perte économique due à la baisse de rendement est compensée. De nouvelles expériences sont à réaliser, en essayant un apport plus localisé d’azote.