Accueil REX Agri Essai de biostimulants (azotobacter) pour réduire l’apport d’azote et améliorer le bilan carbone

Essai de biostimulants (azotobacter) pour réduire l’apport d’azote et améliorer le bilan carbone

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Somme

Un premier essai, à renouveler pour mieux juger de son potentiel

Atelier

Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Pomme de terre fécule, Betterave sucrière, Blé tendre hiver

Plusieurs parcelles

Entre 40 et 50€ / ha pour FREE N 100 et BLUE N (2 500€ au total), service payant FieldView pour l’analyse de la biomasse des parcelles par photos satellite

Tout type de sol (cranette pour pommes de terre, limon et cranette en blé)

Images

Objectifs

Mieux maîtriser les charges de fertilisation pour améliorer le bilan carbone de la ferme

Description

Ferme en grandes cultures et cultures d’industrie en non labour depuis 30 ans, y compris en betteraves et pommes de terre, avec cultures intermédiaires, fertilisation organique pour P, K, Mg (compost et MO) et gestion de l'azote au plus près des besoins. Dans un objectif de réduction des émissions et de stockage carbone, j'ai réalisé 2 bilans carbone avec 2 méthodes différentes (Label Bas Carbone, SIMEOS et le diagnostic d'Agrosolution (vue plus globale car intègre transport des produits)). Le bilan avec Agrosolution était tout juste à l’équilibre et les autres étaient légèrement positif. Avec des pratiques en ACS depuis plus de 30 ans, mes marges de manœuvre sont très limitées. Mise à part l’évolution de mon assolement, il me reste deux leviers mobilisables sur ma ferme : 1) L’amélioration de la restitution du carbone dans le sol Dans ce cadre j’ai commencé par utiliser du NUTRIGEO (depuis 2018), car les résultats annoncés étaient prometteurs en termes de stockage carbone. 2) La diminution des quantités d’azote apportées, l'azote étant la principale source d'émission de carbone sur la ferme (azote liquide). Dans le cadre du 2ème levier, j'ai testé l'apport de 2 types d'azotobacters dans l'espoir de baisser l'apport d'engrais chimique. J’ai mis en place des essais avec des bactéries azotobacters (FREE N 100 et BLUE N) depuis 2019. - FREE N 100 Apport au sol réalisé en automne 2021 sur plusieurs parcelles de blé (stade 3 feuilles) et avec à chaque fois des bandes témoins de 36 mètres. Les conditions optimales d’application sont : un sol humide à température > 10°C, en début de végétation. Fertilisation azotée identique sur toute la parcelle (en sous dosage par rapport à la dose bilan car les 40 unités mis en réserve pour la protéine n'ont pas été épandues à cause des des conditions de sécheresse). Au printemps je voulais appliquer le FREE N 100 sur pommes de terre et betteraves mais les conditions optimales n’étaient pas réunies. J’en ai mis seulement sur une bande diagonale (2 ha de chaque culture). En automne 2022, j’ai appliqué de nouveau le FREE N 100, uniquement sur blé car la batteuse est équipée d’une cartographie des rendements ce qui facilite les observations. Par accident, j'ai fait un essai sur betteraves avec un apport de 70 U d’azote épandu et enfouis immédiatement sur 5 ha et le reste (16 ha) sans apport faute d'engrais livré. Le reliquat azoté donnait une dose bilan à 15 unités (eaux d'irrigation de Roquette) donc je n’ai pas ajouté d’azote après coup. - BLUE N = bactéries vivants avec la phyllosphère de la plante Un apport a été réalisé sur betteraves et pommes de terre suivant le même protocole que FREE N 100. La fertilisation était identique sur toute la surface. Je n’ai pas fait d’essais en colza ni en blé car les conditions météo au stade idéal d'apport étaient trop mauvaises. - NUTRIGEO Cocktail d'oligo-éléments censé activer les spores de champignons présents dans le milieu naturel et permettre la dégradation de la MO avec un meilleur rendement que les bactéries (moins de pertes en CO2 due à la respiration). Le résultat attendu est une augmentation du taux d'humus avec ses intérêts agronomiques et un stockage du carbone. Idéalement il faut l’appliquer sur sol humide, le plus tôt possible après la moisson et en température douce (> 10°C, possible jusqu’au courant de l’automne). En 2022 j’en ai mis derrière une céréales avec restitution systématique des pailles, carburant nécessaire au développement des champignons.

Résultats

- FREE N 100 Sur blé : aucune différence visuelle n’a été observée durant la végétation. Lors de la moisson, la cartographie du rendement n'a pas mis en évidence de différence entre le témoin et la zone traitée. Sur pomme de terre et betterave : aucun résultat visuel n’a été observé avec FIELDVIEW et je n'ai pas fait de pesées. L'absence de résultat ne signifie pas un manque d'intérêt de cette piste. La météo était très pénalisante pour la vie des bactéries, il y a surement un effet “année”. C’est la dernière année que je teste le FREE N 100 car les résultats ne sont pas satisfaisants. Pour l’essai sur betteraves : l'absence d'apport d'azote n’a été observé avec FIELDVIEW que pendant 50 jours en juillet. La taille des betteraves était identique entre la zone avec et sans apport (pas de pesée de rendement effectué). Ce n’était pas une année favorable à la restitution d’azote dû à la sécheresse. - BLUE N Aucune différence n'est visible à l'œil ni avec FIELDVIEW. Par contre les analyses à la pince N-tester dans les pommes de terre ont montré un différentiel de 40 U en faveur de la zone d’application du BLUE N. Cette année le facteur limitant était l’eau, donc ces 40 U d’azote en plus n’ont pas forcément eu d’effet sur les rendements (pas de référence car aucune pesée n’a été réalisée). Nous n’avons pas fait de N-tester en betterave faute de référentiel. Je vais continuer l’année prochaine en pommes de terre avec des pesées. - NUTRIGEO J’avais fait des analyses témoins avant le début de l’essai. Les effets sont censés être perceptibles après 2 ans d’utilisation avec un comportement du sol plus grumeleux et une amélioration de la biodisponibilité des minéraux. Pour l’instant je n’ai pas observé de différences, ni au niveau des rendements ni au drop-test entre les zones traitées et témoins. Ça ne veut pas dire que le produit ne fonctionne pas. Mon système a une faible marge de progrès et réagit peut-être moins qu’un système avec des sols à faible potentiel/abîmés. Je vais continuer l’essai encore une année.