Implanter un verger d'abricots avec une rotation de couverts

Description

Je me situe dans les Baronnies provençales, à 400 m d'altitude, sur des sols hétérogènes et très alcalins. J'adapte mes couverts à ma méthode culturale en amont et en aval et j'utilise des mélanges diversifiés à base de graminées, légumineuses et crucifères. J'ai renouvelé une grande partie de mon verger d'abricot en suivant les étapes suivantes : 1) Arrachage des vergers 2) Broyage des arbres 3) Labour systématique après arrachage : permet d'uniformiser le pH des horizons, de structurer le sol et de lutter contre les adventices (salissement important en non-labour), c'est d'autant plus nécessaire pour des portes greffe peu résistants. 4) Système de rotation avec couverts mené en TCS Je réalise deux cycles de rotation (2ans) avec des couverts multi-espèces (graminées/légumineuses/crucifères). Pour les semis d'hiver je sème au plus tôt les couverts (septembre) pour maximiser la production de biomasse. Cette période coïncide avec la période de mise en réserve des arbres. J'ai eu de bons résultats en moutarde. La 1ère pousse est détruite par la neige en hiver mais le tallage des graminées permet de repartir au printemps. Je ne passe aucun outil dans les couverts. Pour les semis de printemps, je sème des couverts longs pour maximiser la production et la restitution de biomasse. Le pois assure le début de la floraison suivi de la féverole puis de la vesce en fin de couvert. En graminées, je mets du triticale et du seigle. 5) Enfouissement des pailles Les pailles, laissées sur le sol pendant les deux années, sont enfouies par un labour juste avant la plantation. 6) Plantation du nouveau verger directement dans le couvert Attention au non travail du sol avant plantation sur sols argileux. Pour les couverts, je travaille à contre sens pour optimiser l'utilisation des ressources. Les conditions semi-montagneuse rendent le semis de printemps très complexe. La fourchette est très courte pour la croissance des couverts avant la sécheresse estivale et l'induction florale entre le 15 juin et le 15 août, période ou il faut assurer le confort nutritionnel des arbres. Pour les couverts, la féverole est intéressante dans nos conditions car son pH racinaire est très acide et permet de solubiliser et de remettre sous forme organique et biodisponible les éléments bloqués par le pH alcalin. L’intégration d'une crucifère permet de mieux terminer le cycle du couvert. Elle piège le nitrate et le restitue aux arbres au printemps et sa floraison dure longtemps ce qui participe à l'augmentation du potentiel de pollinisation sur les vergers à polliniser. Le sorgho et le tournesol sont récoltés très mûrs. Ils produisent beaucoup de carbone mais qui consomment de l’azote, une problématique en verger.