Intérêts du colza derrière lin
Essonne
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Agriculteur
Ludovic Joiris
Huilerie de l'Orme Creux
Atelier
Date de mise en place
Plus de 10 ans
mis à jour le 12 février 2025
Lin oléagineux, Colza d'hiver
Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique
Limons battant et limono-argileux
Niveau de satisfaction: 2 / 3
Niveau de prise de risque: 1 / 3
Images

Objectifs
Observer les intérêts à semer un colza derrière un lin
Description
En non-labour depuis 1992 et en semis direct (SD) depuis 21 ans, j’ai dû faire face à de nombreux échecs en colza lorsque je l’implantais derrière du blé. Une partie des plants était dévorée par les limaces. Dans l’objectif d’allonger ma rotation, en tirant parti des nombreux bienfaits reconnus de cette pratique, j’ai introduit le lin oléagineux. La prolifération des limaces s’explique en partie par un habitat favorable : la quantité importante de paille non décomposée avant le semis. Semer derrière du lin réduit ce problème, car la moisson du lin ne laisse que très peu de résidus, et le sol reste plus sec qu’après une moisson de blé. Cette succession me permet également de semer mon colza plus tôt, ce qui favorise un développement rapide du colza et lui permet de mieux résister aux attaques des ravageurs qui surviennent plus tardivement. La moindre quantité de résidus après le lin limite aussi les problèmes liés à la faim d’azote, souvent observés avec des résidus de céréales. Pour cela, je sème idéalement mon colza dès le 1er août avec un semoir direct à disque. J’opte pour un mélange de 3 kg/ha comprenant des lignées, 15 à 20 % d’hybrides et un colza précoce à floraison pour lutter naturellement contre les méligèthes. J’associe également au semis : 10 kg/ha de fenugrec, 10 kg/ha de féverole de printemps, 8 kg/ha de trèfle blanc nain, 10 kg/ha de tournesol.
Résultats
Une des clés de la réussite est de semer le colza tôt, idéalement avant le 10 août, pour limiter l'impact des limaces. Le lin, produisant moins de résidus et étant moins appétant pour les limaces, réduit drastiquement la problématique liée à ce ravageur. Cependant, il reste essentiel de rester vigilant, surtout lors d’années humides, et d’intervenir si le seuil de nuisibilité est atteint. Je sème en été avec un semoir à disque lorsque cela est possible (notamment derrière le lin), afin de ne pas travailler le sol et d’éviter la levée des mauvaises herbes, ce qui se produit souvent avec un semoir direct à dents en été. Sur le cycle, j’utilise uniquement un Kerb et du glyphosate pour le désherbage. Je passe un seul fongicide et aucun insecticide. Le couvert associé au colza gèle dans celui-ci, ce qui dispense de traitement. Seul le trèfle blanc continue à se développer, ce qui permet de couvrir le sol et de produire de la biomasse utile pour la suite. Grâce à cet itinéraire, les rendements atteignent régulièrement 35 à 40 qtx, sauf dans des années exceptionnelles comme 2024, qui a été encore pire que 2016.