Le Strip Till un outil pour tendre vers l’agroécologie dans les parcelles de betteraves
Loiret
Prometteuse & en cours d'amélioration pour être maîtrisée
Agriculteur
Alain SAGOT
SEP SAVELORGES
Atelier
Date de mise en place
Depuis 2020
mis à jour le 18 décembre 2023
Betterave sucrière, Couvert d'hiver
Plusieurs parcelles , 12ha au total
Sol argilo-calcaire moyen ou sol limon argileux
Niveau de satisfaction: 2 / 3
Niveau de prise de risque: 2 / 3
Images
Objectifs
Produire des betteraves dans un système agroécologique Avoir un sol vivant et une couverture permanente du sol
Description
Avant le semis de betterave, un couvert végétal multi espèces est réalisé en semi direct. Ce couvert contient de la moutarde, du trèfle, de la phacélie, du lin, de la Nigelle et du fenugrec. Dans ce couvert végétal, un amendement de compost de vinasse de sucre de betterave est réalisé sur les parcelles. En autonome, je passe le strip till au sein du couvert. Ce Strip till (marque Jamais) est composé d’un disque avant pour couper les couverts végétaux. Tous les 50cm, il y a une dent allant à 20 cm de profondeur avec une scoc de 35mm. Pour finir, deux dents viennent refermer le sillon en créant une petite butte. Ensuite 2 à 3 jours avant le semi, je reprends cette ligne fissurée avec une machine plus légère, vibrante, avec des dents incurvées (ameublissement de la terre sur les 4 premiers cm) et une roulette qui tasse la terre au niveau du sillon. Pour finir, le semi de betteraves est réalisé. D'un point de vue technique, cette pratique de travail de précision nécessite l'utilisation d'un guidage GPS RTK car il est nécessaire d'être précis au centimètre près surtout lorsque l'on passe dans des couverts végétaux. Si le couvert végétal ne s’est pas détruit tout seul par le gel, il y a un ajout de 1 à 1,5L de glyphosate.
Résultats
Au sein de l’exploitation, nous sommes très contents de l’utilisation du strip till. En 2021 nous avons réalisé le test sur 2,5 ha et aujourd’hui nous en sommes à 12ha. Le gros avantage de cette pratique agricole est de travailler le sol sur 5 à 8 cm avec un inter rang de 45cm. D'un point de vue agronomique, cette pratique agricole permet de gagner en résilience grâce à un couvert végétal qui reste en place et le sillon de la dent de strip till qui permet la création d’un réservoir d’eau au plus proche de la graine. Il est possible de gagner un tour d’irrigation (35 mm) par rapport à la zone labourée. De plus, d’après un suivis entomologique réalisé par l'association Hommes et Territoires, il y a une plus grande diversité de carabes (5 fois plus d’espèces) dans la zone travaillée au strip till. Pour finir, le non-travail du sol permet d’éviter la levée de dormance des adventices. Un autre avantage est au niveau de la consommation de gasoil. Le travail de 5 à 8 cm tous les 50 cm permet de gagner jusqu'à 45 L/ha de fioul. En hiver, le travail du sol nécessite 8L/ha avec le strip till et 40L/ha environ en labour. Au printemps, le travail superficiel de précision du sol consomme environ 5 L/ha au lieu de 15 à 20L/ha pour le travail de toute la surface du sol. En revanche, le passage du tracteur doit être réalisé au bon moment. S’il on passe le strip till dans une parcelle trop humide, la dent ne décompacte pas le sol, mais elle lisse la terre de chaque côté de la ligne de la dent et cela entraîne un tassement localisé du sol, ce qui n’est pas le but recherché. Aussi, les couvert végétaux et l’utilisation du strip till provoque un sol peu travaillé, moins chaud au printemps avec plus de limaces et moins de minéralisation. Cette année le rendement et la richesse sont plus faible dans la zone avec le strip till (82T/ha en strip till et 90T/ha en labour). Grâce à une revalorisation du prix de la tonne de betteraves en parcelles agroécologiques et une plus faible utilisation de gazole, la perte économique dû à la baisse de rendement est compensée. De nouvelles expériences sont à réaliser, en essayant un apport plus localiser d’azote.