Méteil de blé meunier et d'orge brassicole en Bio
Yonne
Prometteuse & en cours d'amélioration pour être maîtrisée
Agriculteur
Jérôme Lacroix
EARL LACROIX JEROME
Atelier
Plusieurs parcelles
J'ai 2 semoirs de semis direct, un à dent et un à disques - tous les deux avec 3 caisses séparées
Un circuit de triage plus performant pour moins casser les protéagineux dans les circuits de stockage
Argilo calcaires superficielles des plateaux de Bourgogne, quelques poches d'argilo limoneux, terres de vallées d'Amançon
Images
Objectifs
Avoir un système plus résilient : récolte équilibrée en céréales et protéagineux en fonction des conditions de l'année Gain agronomique : moins d'insectes et de maladies Mieux couvrir le sol et économiser en fertilisant grâce aux protéagineux Valoriser des parcelles compliquées à cause des cailloux
Description
Je travaille depuis plusieurs années sur l'association de cultures dans les couverts végétaux. J'ai commencé les méteils à 2 cultures lors de ma phase de conversion en Bio, je n’avais alors pas de contrainte pour la valorisation des céréales (fourrages). J’ai testé différents types de méteil : blé/féverole, triticale/pois fourrager, triticale/féverole, orge de printemps/pois de printemps. Ces différents méteils sont passe-partout, ils s'adaptent aussi bien aux terres profondes que superficielles. En bio, je réalise plusieurs déchaumages avant le semis, je sème (mélange avec environ 60% de protéagineux et 40% de céréales) puis je passe la herse étrille (voir je bine selon le salissement). Le méteil est récolté en mélange et les grains sont séparés avant le stockage. Le plus dur est de ne pas avoir de brisures de protéagineux dans la céréale, ce qui implique de récolter au bon stade et d’avoir les bons réglages au niveau de la moissonneuse batteuse. Il faut jouer sur la précocité des variétés pour avoir une céréale mûre avant le protéagineux pour pouvoir récolter sans casser le pois ou la féverole lors du battage. Si le protéagineux n’est pas suffisamment sec, le séchage se poursuit post-récolte avant le stockage. Le blé part en meunerie (et l'orge en brasserie) s’il n’y a pas trop de brisures. L'avantage c'est que les méteils sont économes en intrants ; je fertilise très rarement (hormis un peu de polysulfate) et j’applique des engrais organiques (fiente de poule) selon les besoins, sur un méteil de blé/féverole après un tournesol par exemple. Je n’ai pas de problème de maladies (sauf un peu de puceron en pois) dû à la faible disponibilités en azote et au faible potentiel du sol (terres superficielles sur une partie de l'exploitation). Je réadapte ma rotation chaque année en fonction du précédent, du développement du méteil (répartition céréales/protéagineux impacte la fourniture d’azote pour la culture suivante) et du salissement de la parcelle. Les méteils triticale/féverole et triticale/pois sont assez agressifs pour les adventices. J’ai en moyenne une 12 aine de cultures sur une rotation de 10 ans.
Résultats
Pour moi c'est très positif, je n'ai pas les inconvénients des espèces seules. Le méteil a pour intérêt d’être ajustable et de s’articuler avec la culture précédente et les besoins de la culture suivante. J'arrive toujours à avoir une production, plus ou moins équilibrée en céréales et protéagineux selon les conditions de l'année et les rendements restent dans les moyennes par rapport aux voisins. Je pensais tout de même que les méteils seraient plus efficaces pour remettre de l’azote dans le sol mais l’effet protéagineux n’est pas toujours au rendez-vous d'une année à l'autre. Je souhaite m’orienter vers plus de méteil fourrager : orge, triticale et pourquoi pas du blé fourrager. La valorisation est inférieure mais la suppression de la fertilisation compense cette perte (fertilisation représente 200€/ha). La conduite, notamment au niveau du travail du sol, est identique entre une espèce fourragère ou meunière.