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Poivron sur butte avec couvert de seigle forestier

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Lot-et-Garonne

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Christian Baudas
SARL CAUSSEROUGE

Atelier

Icône de l'atelier "Maraîchage" Maraîchage

Poivron, Couvert associé, Couvert d'hiver

Plusieurs parcelles

Argilo-calcaire

Images

Objectifs

Mieux gérer l'enherbement des planches de poivron Réduire les problèmes de maladies et de ravageurs (nématodes) Optimiser la gestion de l'eau

Description

Nous menons la culture de poivron sur des buttes de 25 cm de haut avec du seigle forestier semé dans les allées. Cette céréale est très peu demandeuse d’engrais et s’adapte bien aux sols pauvres des Landes. Je ne désherbe pas, le seigle ne gène pas mais il faut en contrepartie passer la tondeuse régulièrement (tous les 8-10 jours). On obtient un mulch qui couvre bien le sol, limitant la transpiration des poivrons et donc ses besoins en eau. L’alimentation goutte à goutte apporte de l’eau par le haut pour bénéficier au poivron avant d’alimenter le couvert de seigle. On apporte chaque année de la fiente de poule en fumure de fond, dans les mêmes quantités qu’un système non couvert. Le calcul de la fumure est optimisé pour être aligné avec les besoins des poivrons. On récupère les reliquats des fraises (eau avec éléments nutritifs issus de l’engrais) pour arroser les poivrons : tout est recyclé. Après la récolte, on coupe les ficelles, on broie et les résidus de culture se décomposent au sol. On enlève ensuite le plastique, le goutte à goutte, puis on retravaille superficiellement le sol avant de semer la féverole début décembre avec enfouisseur. La féverole est semée à très forte densité (250 kg/ha) pour assurer une bonne couverture et pas de repousses d’adventices. Nous appliquons seulement un peu de glyphosate au pied pour désherber le liseron qui est très invasif. Début/mi-mars, on détruit la féverole qui fait 1m20-1m30 puis on fait un passage au cultirateau modifié avec un disque et un rouleau profileur pour reformer et lisser la butte (40 cm en base et 20 de haut). Le mulch de féverole est incorporé aux buttes ce qui permet un réchauffement plus rapide du sol et la matière organique stimule l’activité microbienne.

Résultats

Au bout de 5 ans de pratique, les résultats sont probants : plus de vie dans le sol et les plantes en bonne santé. Tout se régule naturellement. Niveau rendements, ce n'était pas tout à fait satisfaisant car on a eu quelques problèmes d’irrigation au niveau de la butte (goutte à goutte trop rapproché, manque de pression) mais en divisant le secteur on a eu de meilleurs résultats. Nous n’avons pas de problème de maladies, plus aucun problème de nématodes et on arrive à maîtriser progressivement les punaises en passant au bon moment avec l’aspirateur à punaise (tous les 10 j) et grâce aux auxiliaires (araignées). Nous faisons encore des erreurs car la maîtrise des interactions entre les plantes est complexe et nous n’avons pas assez de références sur ce type de pratique. La principale limite aujourd’hui est d’ordre économique : ces pratiques ont un coût supérieur nous n'avons pas la valorisation derrière. Nous avons dû arrêter car ça ne passait pas économiquement. En 2021, nous avons remplacé le couvert par une bâche tissée pour économiser en frais de tonte. Nous continuons dans la même démarche, avec des apports de BRF et de broyat sous la bâche (jointe au milieu sur la ligne de plantation) ce qui permet d'éviter la pousse d'herbe. La bâche sera amortie en 10 ans (1€/m²). Nous allons aussi faire un essai en butte permanente pour économiser les frais de déplacement de la bâche et nous réfléchissons à un palissage de moitié.