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Semis en plein de couverts multi-espèces en vignoble

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icone localisation

Gironde

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Victor Moreaud
SCEA Domaines Cormeil Figeac Magnan

Atelier

Icône de l'atelier "Viticulture" Viticulture

Date de mise en place

icone Depuis plusieurs années
mis à jour le 2 février 2024

Couvert d'hiver

Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique , 25ha au total

Herse rotative, semis à la volée et rouleau de réappui

60 centimes/kg pour le méteil fermier

Sable sur veine d’argile

Niveau de satisfaction: 3 / 3

Niveau de prise de risque: 1 / 3

Images

Objectifs

Couvrir et enrichir le sol en MO Favoriser la biodiversité dans la parcelle et le domaine

Description

Domaine de 25 ha en AOP Saint Emilion, en bio depuis 2018. Nos couverts sont toujours composés d’un mélange de plantes de trois familles : crucifère, céréales et légumineuses, avec 2 à 4 espèces pour chaque catégorie (moutarde, radis fourrager, colza, seigle, avoine, orge, trèfles, vesces). Je sème à l’automne tous les interrangs et de plus en plus en plein sur l’ensemble de la surface, y compris le cavaillon pour lutter contre le chiendent (je ne met pas de crucifère sur le cavaillon). J’utilise directement sans préparation de sol un combiné chaussage du cavaillon + herse rotative (4-5cm) + semis à la volée + rouleau de réappui . En année humide comme en 2021, lorsque l'enherbement naturel c'est fortement implanté en cours de saison, on passe un coup de disque au mois d'aout. On sème le premier interrang avant vendange et le deuxième après vendange. C’est plus pratique et ça nous permet de semer plus précocement (plus c’est tôt mieux c’est). Pour la densité de semis, je sème très dense depuis cette année, à 300 kg/ha, avec une proportion équivalente entre les 3 familles de plantes. Avant je semais à moitié dose et le couvert n’était pas assez dense (sol viticole pauvre et compacté). Le coût est compensé car je me fournis désormais en méteil fermier à 60 centimes le kilo, contre 3-4€ pour des semences classiques. J’adapte les espèces selon les caractéristiques de chaque parcelle : par exemple, la féverole fonctionne bien dans les sols argilo-calcaire tant dis que le trèfle incarnat fonctionne mieux dans les sables. Pour tenter d'améliorer les levés, en 2022 nous avons enrobé les semences avec une préparation assez complexe à base de lombricompost, de guano, d'acides humique et fulviques, d'algues, de mélasse et de trichoderma. Je ne suis pas convaincu de l'efficacité et la préparation est contraignante, nous n'avons pas réitéré en 2023. Pour la destruction, on roule avec un rouleau faca sur l’inter-rang et on décavaillonne avec une Décalex mécanique de chez Souslikoff (cela fonctionne très bien sur un cavaillon semé). On détruit le plus tard possible, quand le couvert est vraiment à maturité, généralement après le premier ou le deuxièmes traitement fin mai. Quand le couvert est réussi ça fait un beau paillage, épais, qui préserve l’humidité du sol (avantage en sécheresse).

Résultats

On est très contents des résultats cette année en ayant densifié : la couverture est dense et homogène sur tout le vignoble. Le couvert produit entre 2 et 4 T de MS/ha. Comme on est à contre-cycle de la vigne, la concurrence est limitée. Les effets sur la biodiversité sont directs : il y a une explosion d’insectes pollinisateurs dans les parcelles à ce moment-là. Les couverts permettent aussi de concurrencer le chiendent, et ce sur toute la surface grâce au semis en plein. Les effets sur la structure des sols n’est pas évident à mesurer, surtout sur les sols sableux. Mais ce qui est certain c’est que les couverts enrichissent le sol en matière organique.