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Une ration diversifiée pour plus d'autonomie et de résilience

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Seine-Maritime

Prometteuse & en cours d'amélioration pour être maîtrisée

Agriculteur

Yann Matura
Yann Matura

Atelier

Date de mise en place

icone Depuis 2019
mis à jour le 30 novembre 2023

Luzerne, Maïs ensilage, Betterave fourragère, Méteil fourrage

Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique

Limons moyennement profonds

Niveau de satisfaction: 2 / 3

Niveau de prise de risque: 1 / 3

Images

Objectifs

Réduire ma dépendance aux produits achetés Mieux nourrir mes animaux Répondre aux exigences du cahier des charges neufchâtel

Description

Diversifier la ration des animaux et tendre à l'autonomie protéique tend à réduire la dépendance vis-à-vis de ses matières premières, sachant que les protéines et les intrants représentent 65% du chiffre d'affaire pour l'atelier lait. J'essaye d'avoir une ration équilibrée à 0,95 UFL. Pour cela, j'utilise la betterave fourragère ou le maïs pour l'énergie (1,10) et la luzerne pour la protéine (0,7). J'ai récemment intégré de la luzerne dans la ration en complément du trèfle et de l'enrubanné de méteil. Je donne également de l'ensilage de maïs, que je limite à 50% de la ration et du tourteau de colza. Je privilégie les fourrages nécessitant le moins de correction possible (réduction progressive de l'ensilage de maïs). Le cahier des charges du neufchâtel me limite à 50% pour l'ensilage, c'est pourquoi j'ai incorporé de la betterave et du ray-grass. Je fais du ray-grass en dérobée avec un peu de trèfle et de vesce. Ce fourrage a une bonne valeur nutritionnelle (4-5T de MS/ha) et permet de libérer les terres assez tôt pour implanter un maïs après. La luzerne ramène de la protéine sur mon exploitation. Avec de bonnes conditions météo (précipitations après semis), les rendements et la qualité nutritionnelle de ce fourrage sont satisfaisants en plus de bien s'intégrer dans mon assolement (voir mon retour d'expérience sur ma rotation). J'ai aussi testé l'implantation d'un méteil de seigle et de légumineuses à l'automne, récolté au mois de mai, suivi d'une luzerne derrière mais le pois fourrager d'hiver ne s'est pas bien implanté et a gelé en hiver. Un méteil de seigle n'est pas assez intéressant nutritionnellement face au charges associées, donc je n'ai pas réitéré. Tout cela me permet d'acheter moins de tourteau de soja et d'apporter des fibres supplémentaires dans la ration.

Résultats

C'est intéressant de diversifier les sources d'alimentation, cela permet d'être plus résilient face aux aléas climatiques et c'est bénéfique pour les vaches. Parfois il arrive que les maïs soient en stress hydrique lors de la floraison alors que les betteraves se portent bien. La productivité laitière dépend de multiples facteurs dont les variations climatiques. Après trois années de sécheresse, la météo estivale très humide en 2021 a favorisé la pousse importante d'herbe, mais elle était moins riche énergétiquement ce qui s'est répercuté sur la production de lait (20L/vache en août-septembre contre 24L en novembre).

Pour aller plus loin

Autonomie

Dans un contexte de volatilité des marchés, de dérèglement climatique, et de dépendance aux intrants externes, l’autonomie des exploitations agricoles est devenue un enjeu stratégique. Être autonome, c’est réduire sa dépendance vis-à-vis de ressources externes — qu’elles soient techniques, économiques ou énergétiques — pour gagner en résilience, en durabilité et en rentabilité. Il existe plusieurs formes d’autonomie, chacune correspondant à un levier clé de production.

Triple Performance

Réduction des charges

Dans un contexte de hausse des coûts des intrants, de l’énergie et de pression sur les prix de vente, la maîtrise des charges est devenue un enjeu central pour la rentabilité des exploitations agricoles. Plusieurs stratégies existent pour réduire durablement les charges, tout en maintenant la performance technique et économique.

Triple Performance