Améliorer la nutrition du colza pour mieux résister aux altises
Yonne
Un premier essai, à renouveler pour mieux juger de son potentiel
Agriculteur
Luc Jacquet
EARL DES COURTILLOTS
Atelier
Colza d'hiver
Une parcelle
Epandeur
Argilo-calcaire très superficiels
Images
Objectifs
Nourrir le colza pour le rendre plus fort et moins sensible aux attaques d'altises Se passer d'insecticides en automne
Description
Accompagné par la Chambre d'Agriculture locale, nous avons avec les autres agriculteurs du groupe 30 000 mené des essais pour répondre à la problématique suivante : comment rendre un colza plus résistant en entrée d'hiver ? L'idée c'est de travailler sur la nutrition du colza pour qu'il soit mieux résistant aux attaques d'altises en automne. Je fais du colza en semis direct depuis 2016 et en association avec du fenugrec (voir le REX associé). Sur 3 parcelles très proches les unes des autres, nous avons fait des bandes et testé 3 modalités différentes (avec témoin à chaque fois = bande sans rien) : - 30 U d'azote : apport sous forme d'azote liquide (azote soufré) le 20 septembre (juste avant une pluie) - Acides aminés : apport foliaire avec pulvérisation le 20 septembre, 1L par hectare (dilué dans 70L), rôle d'amélioration de l'assimilation de l'azote et des oligo-éléments - Bore : apport foliaire en plein à une dose de 5 kg/ha (150gr par litre de produit, 2L/ha) le 20 septembre, permet au colza de résister à attaque charançon
Résultats
Les premiers résultats montrent qu'il y aurait une influence favorable avec l'application de bore et d'azote. Je n'ai pas pu voir les résultats finaux car j'ai été touché par la grêle. Pour le bore, mes analyses de sol indiquent un manque de bore et les résultats de cet essai montrent bien une influence favorable du bore. J'envisage de remplacer mon apport foliaire par un apport localisé dans la ligne de semis avec de l'Octobore, forme concentrée à 20% et beaucoup plus assimilable (mais deux fois plus cher que la forme classique). en fait non , car bore est anti germinatif donc à faire uniquement en foliaire et à l'automne. en foliaire sur petite feuille qui représente peu de surface par rapport au sol, il ya beaucoup de perte, moins de perte au printemps (mais meilleure utilisation en automne). Je dois me renseigner pour adapter ces doses à l'apport localisé. C'est important de bien déterminer jusqu'à quel coût c’est rentable et efficace car une dose trop élevée peut être toxique pour les vers de terre et micro-organismes et le calcaire des sols peut bloquer le bore. Je dois aussi m'assurer que c'est faisable avec mon semoir car il n'est pas très précis. Pour l'azote, les règlementations empêche l'ajustement des traitements alors qu'un apport en automne est plus pertinent qu'en été (risque évaporation, perte azote, délai trop long). Or un colza qui rougit à l’automne est plus vulnérable aux attaques d'insectes. En complémentarité, je vais tester l'implantation de fenugrec avant un colza pour booster la nutrition azotée du colza grâce aux reliquats issus du fenugrec. J'ai tout de même déjà beaucoup de légumineuses dans mon assolement, donc un stock latent d'azote. D'un point de vue économique, l'azote coûte environ 80€ (unités prises en compte dans le bilan azoté = moins d'apport au printemps), les acides aminés coûtent moins de 10€/ha (1L/ha) et le bore coûte entre 4 et 6€/ha.