Accueil REX Agri Autoconstruction d'un semoir à dents avec un ancien cultivateur.

Autoconstruction d'un semoir à dents avec un ancien cultivateur.

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icone localisation

Indre-et-Loire

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Fabien Labrunie
EARL LA GRENOUILLERE

Atelier

Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Date de mise en place

icone 2013
mis à jour le 2 septembre 2024

Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique

Cultivateur Vibroflex et VibroSeeder

< 1 500 € et < 20 000 €

Limon battant

Niveau de satisfaction: 3 / 3

Niveau de prise de risque: 1 / 3

Images

Objectifs

Obtenir une polyvalence de semis sur ma ferme Avoir un semoir à dents à un prix abordable

Description

Réussir ses couverts et/ou cultures uniquement avec un semoir de semis direct à disques est assez compliqué. En été, dans les chaumes, les levées sont mauvaises (paille dans le sillon, trop sec, etc). C'est pour cela que j'ai décidé de construire un semoir à dents, pour me permettre d'être plus efficace dans mes semis en fonction des conditions. J'ai donc utilisé le châssis de mon ancien cultivateur VibroFlex auquel j'ai ajouté le semoir (Khun DA) qui était autrefois posé sur ma herse rotative. Cela m'a pris une journée de travail environ pour adapter et souder les châssis entre eux. C'est un châssis de 4,5m avec 19 dents. Avec l'aide d'AgriFranceCarbure, nous avons créé un nouveau type de socs à pointes fines (carbure de tungstène) de 15 mm et un angle d'attaque très faible de 85% qui permettent à la terre de s'ouvrir et de rester sur place sans remonter en suivant la dent. Après plusieurs essais et dessins nous avons obtenu un soc efficace pour ouvrir correctement le sillon : il est quelques fois connu sous le nom de Bartsoc". Il m'a fallu ensuite modifier profondément les descentes de l'ancien semoir. Les tubes souples sont restés d'origine mais la descente finale, derrière la dent, a été remplacée par un tube doublement coudé. Avec cet effet toboggan, la graine peut prendre de la vitesse ce qui lui permet de tomber au plus près de la dent (moins de 5 cm) et non, comme sur beaucoup de modèles du commerce, à plus de 10 cm derrière (là où la terre a déjà retrouvé sa place). Il m'a fallu environ 2 heures pour cintrer 19 descentes courbées et identiques avec d'anciens tubes en métal (tuyaux de machine à traire). J'ai également rajouté une deuxième paire de roue sur le châssis initial du Vibroflex pour le contrôle de profondeur et afin qu'il repose sur 4 roues. Cela évite les problèmes de poids trop à l'avant ou à l'arrière et donne un meilleur suivi du sol. J'ai au fil des années rehausser la trémie en passant de 500 kg à 900 kg, le fait d'avoir les 4 roues ne change pas la profondeur de semis, malgré que la trémie soit vide ou pleine. C'est plus le châssis du Vibroflex qui limite la capacité de la trémie à 900 kg. Pour refermer le sillon, j'ai fixé une dent usagée de herse Z à laquelle j'ai soudé une chaine assez lourde. L'idée était de refermer le sillon si besoin et de ramener un peu de résidus sur la ligne de semis.

Résultats

J'ai réalisé cette autoconstruction en 7 jours environ. En plus du cultivateur, du semoir et des tubes de descentes qui étaient présents sur la ferme, j'ai acheté l'arbre de transmission de la trémie et le système de prise de force pour 500€, ainsi que les socs aux environs de 30 €/pièce (x19). Hormis le temps de travail, les équipements présents sur la ferme et la soudure, ce semoir de semis direct à dents m'a donc coûté moins de 1500€, et a fait plusieurs milliers d'hectares avant d'être remplacé par la deuxième version sur base de Vibroseeder. En ce qui concerne la puissance du tracteur, pour la version en 4 m50, un 100 chevaux suffit largement, ce qui permet, là aussi, d'économiser sur le prix et la consommation. Il faut éviter de mettre dans ses couverts des espèces ligniformes type grande vesce pour éviter les bourrages par la suite. Ce semoir me permet d'implanter tous mes couverts sur chaumes, ainsi que mes colzas en été, mes blés et féveroles à l'automne et mes millets au printemps par exemple. C'est un semoir très polyvalent. Deux choses sont importantes lors de la création d'un semoir à dents en général. Il faut un nombre de roues suffisamment important pour obtenir une qualité de semis satisfaisante en évitant les déports ou les différences de charges. Deuxièmement, il est impératif d'obtenir un écartement des dents supérieurs à 20 cm (idéal 20-25cm) pour éviter les bourrages. De plus, il ne faut pas hésiter à rentrer les socs, poser la pointe à 5-6 cm permet d'obtenir un positionnement du blé à 3 cm. Plusieurs vidéos sont disponibles sur internet, mais n'hésitez pas à retrouver la création de ce semoir nommé BartSem sur le forum Agricool. Après 7 ans de loyaux services, le Bartsem d'origine a été remplacé par un VibroSeeder de 6m, relooké en Bartsem2. J'ai choisi ce modèle parce qu'il était dans un état proche du neuf et qu'il possédait 8 roues d'origine pour une maitrise parfaite de la profondeur de semis. Initialement avec 40 dents, je l'ai passé en 28 dents (pour avoir un inter-rang de 21 cm environ). Les socs sont identiques au précédent. Les descentes ont été copiées sur le premier modèle auto-construit mais améliorées, notamment avec l'ajout de joues autour du point de chute des graines. Elles peuvent se faire faire chez un petit constructeur local pour moins de 45€/pièce. Le VibroSeeder a été acheté à 17 000€. Avec les pièces ajoutées (< 2 000€), je m'en sors avec un nouveau semoir plus grand, plus précis et plus costaud pour moins de 20 000€. N'étant pas un grand mécanicien, je peux affirmer que l'autoconstruction d'un semoir à dents est à la portée de toute personne sachant grossièrement se servir d'un poste à souder, visser des boulons et qui laisse courir un peu son imagination.

Structures accompagnatrices