Cultiver en agroforesterie pour plus de résilience
Seine-et-Marne
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Agriculteur
Remi Seingier
La fabrique végétale
Atelier
Colza d'hiver
Plusieurs parcelles , 38ha au total
10 000 euros + 25 000 euros de l'agence de l'eau et 14 000 euros d'un fond dédie à la plantation d'arbustes
Sablo-limoneux
Images
Objectifs
Réintégrer des arbres dans les plaines plates
Description
Habituellement dans les champs nous avons des plantes annuelles dont le système racinaire descend à quelques centimètres voir un mètre maximum. Les arbres et arbustes sont là plus longtemps et ont un système racinaire beaucoup plus profond et développé. Ils sont capable d'aller chercher des minéraux profondeur et de les réintégrer dans l'agrosystème. En hiver 2014, nous avons planté les 1700 arbres et les 9000 arbustes l'hiver suivant. Toutes les plantations ont été faites pendant un chantier bénévole participatif : une dizaine de weekend sur les deux hivers et 150 personnes sont venus pour participer au projet. Pour ne pas gêner le travail dans les parcelles, on a fait ça une ligne droite avec des planches de 27 m pour pouvoir travailler au maximum sur 26m et au minimum sur 24m suivant les cultures. Les arbres sont espacés de 8m, et suivant les essences nous avons mis entre 4 et 7 arbustes entre chaque arbre. Avoir des bandes qui ne sont pas travaillées est favorable à la biodiversité avec entre-autres des auxiliaires de cultures. Grâce à ces auxiliaires, le système réagit plus vite et se défend mieux, c'est très important et surtout en bio. Nous avons implanté une diversité d'arbres : des fruitiers pour les oiseaux (eux même auxiliaires de culture), des arbres intéressants pour les tisanes, des noyers et noisetiers pour faire de l'huile,... C'est un vrai écosystème agricole qu'on a mis en place. Plusieurs apiculteurs travaillent sur notre ferme et leurs abeilles ont toujours des fleurs à butiner ce qui sécurise la production.
Résultats
Cela fait perdre un trentième de l'espace mais on se dit que ce qu'on perd en espace on le gagne en qualité de vie pour moi et l'environnement. C'est également compliqué de savoir si on perd vraiment du rendement vu qu'on gagne en dynamique agronomique. L'entretien des arbres demande un peu de travail mais c'est marginal par rapport au temps dédié aux cultures : sur 38 ha c'est moins de dix jours/an. C'est un choix qu'il faut assumer mais pour le moment je le vis très bien. Je vois que mon système est plus résilient : j'ai eu une attaque de pucerons sur mon colza mais elle a été très rapidement contrôlée par les auxiliaires. Je n'ai plus de limaces non plus. Finalement le système s'est rééquilibré très rapidement, il y avait un réservoir sur place qui s'est vite multiplié. J'aime aussi le côté social, on aime venir se balader sur la ferme, c'est beau. A terme nous aurons du bois d'œuvre de bonne qualité pour faire un revenu complémentaire.