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Cultiver le lin de printemps

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Somme

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Armelle Dubois
MADAME ARMELLE DUBOIS

Atelier

Lin fibre, Lin oléagineux

Plusieurs parcelles , 30ha au total

moissonneuse batteuse à rotor avec une lame très affutée

Pas d'investissement spécifique

Argilo-limoneux

Images

Objectifs

Diversifier les revenus et les débouchés avec une filière plus petite et indépendante Organiser et étaler les périodes de travail notamment la moisson Allonger rotation

Description

Nous avons introduit la culture de lin en 2006. Nous avons débuté avec du lin d'hiver, mais nous avions de grosses problématiques de désherbage principalement à cause du vulpin dont la période de développement coïncide avec la période de semis du lin. Sa résistance aux produits exige de désherber de manière mécanique mais le passage de herse étrille est compliqué car le lin doit être suffisamment implanté. A l'époque j'implantais le lin en septembre avec un semoir classique suivi d'un passage de herse étrille à l'aveugle (peut aussi se faire en mars lorsque le lin est implanté). Avoir un sol rappuyé et une bonne structure est essentiel pour réussir l'implantation (sols lourds). Nous sommes passé au lin de printemps pour éviter les problèmes de vulpin résistants. Le lin de printemps est précédé par une orge (ou un blé) et un couvert féverole/phacélie détruit par un labour en automne. Je le sème début mars. La période la plus technique c'est durant l'élongation, de mars à fin mai, car il faut respecter des délais entre chaque traitements pour que le lin détoxifie. Je laisse une semaine entre chaque désherbage (faible dose). Tenir cette cadence demande une certaine maîtrise et organisation mais rien d'insurmontable. Entre juin et la récolte en août il faut être très vigilant aux adventices car cela peut entraîner des problèmes de stockage. La lame fixée sur la moissonneuse batteuse doit être très affûtée, quasiment neuve, pour éviter le bourrage de la machine car le lin est très fibreux. La lame doit être changée plus ou moins régulièrement en fonction du nombre d'hectare fauché. Je stocke la matière dans des cellules de stockage qui étaient déjà présentes sur la ferme. J'implante généralement une moutarde derrière.

Résultats

Les premières années ont été difficiles car on y allait un peu à tâtons et la culture du lin n'était pas dans les mœurs et donc vu d'un mauvais œil par notre entourage. On était plutôt contents que ça ait fonctionné donc nous avons continué. Grâce au passage au lin de printemps nous avons résolu le problème de salissement vulpin que nous avions en lin d'hiver. Je trouve cette culture très belle, dans tout les sens du terme. Je récolte environ 1,5T /ha. Aujourd'hui le bilan est positif : je valorise la graine et la paille, une très belle qualité et une rentabilité acceptable. Globalement c'est une culture à faible risque car elle ne coute pas beaucoup mais la crise actuelle la rend moins intéressant (prix des intrants).