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ITK d'un colza sans insecticides ni fongicides

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Marne

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Gaël Dupont
SCEA DE CHAILLOT

Atelier

Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Date de mise en place

icone Longtemps
mis à jour le 12 février 2025

Colza d'hiver

Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique

craie, terres de Champagne

Niveau de satisfaction: 3 / 3

Niveau de prise de risque: 2 / 3

Images

Objectifs

Obtenir un exemple d'itinéraire colza sans produits hors herbicides

Description

Depuis plusieurs années, je cultive mon colza selon cette méthode. Après la récolte du blé précédent, je passe 2 à 3 coups de herse à paille dans les chaumes. Quand les conditions météorologiques le permettent, j'épands 4 à 5 tonnes de compost, accompagnées de 730 kg/ha de gypse (sulfate de calcium) et de 200 kg/ha de basalte. Je procède ensuite au semis le plus rapidement possible, autour du 1er août, en utilisant un colza lignée fermier à raison de 5 kg/ha, composé des variétés Mambo et Alicia. Pour cela, j'utilise un semoir de semis direct Condor avec un écartement de 25 cm. En parallèle, je sème également 60 kg/ha de féverole avec 30 kg/ha de soufre élémentaire. Selon l’année et la pression, j’applique de l’anti-limaces si nécessaire. Au stade 2 à 4 feuilles, j’essaie de biner si les conditions le permettent ; sinon, j’applique un désherbant (Bandoneon). Selon le précédent cultural et l’année, il m’arrive d’ajouter un anti-graminée pour gérer les repousses d’escourgeon, par exemple. Juste après, j’applique un mélange foliaire composé de 3 kg/ha d’octoborate, 0,6 kg/ha de manganèse, 1,5 kg/ha d’Epsotop, 30 g/ha de molybdène, et parfois de la terre de diatomée. 10 à 15 jours plus tard, je pulvérise des extraits fermentés à base d’ortie, de consoude ou de fougère, à raison de 10 l/ha. Je peux utiliser un mélange (5 l de chaque extrait) ou bien appliquer 10 l/ha d’un seul type d’extrait. Quand les températures baissent, j’applique un mélange Yago + Callido pour éliminer les chardons et les féveroles restantes. Au retour des beaux jours, j’effectue deux passages de solution azotée, suivis d’un traitement aux oligo-éléments. Je termine par deux passages supplémentaires d’extraits fermentés pour accompagner la croissance du colza.

Résultats

Le passage de la herse à paille est essentiel, car il accélère la décomposition de la paille et limite les populations de campagnols et de limaces. Pour le semis, je remplace le DAP traditionnel par du soufre élémentaire, qui a la particularité de rendre le phosphore du sol plus assimilable par les plantes. Même dans des sols crayeux, où les analyses révèlent des quantités astronomiques de phosphore, il arrive fréquemment que les plantes souffrent de carences chroniques en cet élément. Je dois traiter les chardons dans mes colzas, car je m'interdis d'utiliser du metsulfuron dans mes blés. Cette molécule causait trop de problèmes lors des levées de colza. Bien que je n'utilise plus cette substance, je dois gérer les chardons autrement, ce que je fais actuellement. Grâce à cet itinéraire, je n'applique plus aucun insecticide ni fongicide sur mes colzas. Bien que mes pratiques en semis direct ne me permettent pas encore de réduire l'utilisation des herbicides, j'ai complètement éliminé les autres produits phytosanitaires. C'est déjà une belle avancée. J'aimerais également tester des applications de bicarbonate de soude, notamment lors du passage des derniers extraits fermentés.