Mise en place de couverts sur une exploitation céréalière ayant un sol très hétérogène
Loiret
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Agriculteur
Hugues Lallemant
SCEA de Verelle
Atelier
Date de mise en place
2014
Couvert d'hiver, Maïs grain, Blé dur, Blé tendre hiver, Orge d'hiver
Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique
Sol très hétérogène : argilo calcaire, limon sableux sur argile en partie hydromorphe
Niveau de satisfaction: 3 / 3
Niveau de prise de risque: 1 / 3
Images
Objectifs
Apporter de la matière organique Apporter de la verticalité dans le profil du sol Gérer la circulation de l’eau
Description
Mon exploitation du Loiret a une hétérogénéité du sol très forte qui limite les possibilités de culture. Actuellement sur cette ferme, je cultive du maïs, du blé et de l’orge. Je suis passé en agriculture de conservation de manière progressive. Cela fait plus de 30 ans que je suis en non-labour sur cette ferme. Néanmoins, il faut savoir s’adapter aux conditions. Par exemple cette année j’ai dû labourer une parcelle pour réguler un problème de ray gras. Mes analyses de sol me donnent un taux de matière organique relativement satisfaisant (par exemple 3,2% sur la parcelle dont je parle ultérieurement), mais avec mes terres argileuses, le rapport MO/argile moyen de ma ferme n’est que de 8%. Je dois donc apporter plus de matière organique pour structurer mon sol. Il y a 10 ans, je me donc suis lancé dans la mise en place de couverts. Aujourd’hui 100% de mes parcelles bénéficient d’un couvert. Au fur et à mesure de mes années d’expériences, j’ai testé plusieurs types de couverts : des couverts avec une à deux espèces (par exemple un couvert 100% féverole ou avoine et féverole) et des couverts pluri-espèces (comme le couvert Magellan composé de lentille fourragère, Fenugrec, de trèfle d’Alexandrie et moutarde d'abyssinie). Cette année, après moisson du blé, j’ai implanté mi-aout un mélange d’avoine, vesce, radis et moutarde sur une parcelle en limon sableux. J’ai choisi ces espèces pour leur système racinaire structurant le sol (avoine et radis), leur fonction de piège à nitrate (moutarde) et la légumineuse (vesce) pour enrichir le sol en azote. J’ai broyé le mélange mi-décembre et j’ai fissuré le sol peu profondément avec un fissurateur en dents fines pour aérer le sol. J’ai dû traiter au glyphosate début janvier après les gelées pour détruire les ray gras. J'ai mis du composte en aout dernier avant de semer mon maïs en avril prochain.
Résultats
Au fur et à mesure de mon expérience, j’ai adapté le choix de mes couverts à mes observations. Ainsi je privilégie désormais des couverts pluri-espèces qui permettent une meilleure couverture. Par exemple, mon couvert en avoine et féverole n’était pas assez couvrant et il a engendré des dégâts de limaces sur l'avoine. Au contraire, j’étais très satisfait du mélange Magellan. Mon couvert avoine, radis, vesce, moutarde de cette année s’est très bien développé : il était bien dense et mesurait 1m50 de haut (soit environ 6 tonnes de matière sèche / ha). J’ai pu observer beaucoup de turricules indiquant une présence importante de vers de terre. Les pailles du blé ont été complétement digérées témoignant d’une bonne activité biologique (également retrouvée dans mon analyse de sol : IAB de 18/20). Globalement, sur l’ensemble de mes mélanges pluri-espèces, j’ai toujours observé une espèce qui prend le dessus. Mais ceci n’est pas un problème, c’est que cette espèce est plus adaptée au sol ou à la météo. Cela garantie la bonne densité de couverture. Depuis la mise en place de mes couverts, j’ai observé une meilleure circulation de l’eau dans mon sol et j’ai beaucoup moins de problème d’excès d’eau. Mes champs sont plus sains qu’avant et mes parcelles bien plus homogènes malgré mes terres très hétérogènes. Je n’ai pas observé de différences de rendement, mon blé est stable et mon maïs a progressé mais je pense que c’est d’avantage lié à la génétique de la variété utilisée.