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Moutarde associée en agriculture de conservation

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Nièvre

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Noël Deneuville
EARL DE LA FORET

Atelier

Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Moutarde, Couvert associé

Une parcelle

Distributeur pneumatique 24 m (épandeur à engrais transformé en épandeur à grains)

Tous types de sol (bons taux de MO grâce à l'élevage et aux pratiques d'ACS)

Images

Objectifs

Réduction des herbicides Maintien d'une gamme de choix de cultures dans la rotation

Description

Situé dans la Nièvre, je fais de l’agriculture de conservation depuis 25 ans. J’ai choisi de remplacer le colza par de la moutarde sur certaines de mes parcelles car la valorisation était plus intéressante. Lors de la récolte du soja en octobre, je sème la moutarde avec un épandeur à engrais pneumatique transformé en épandeur à grains. Semer le plus rapidement possible après le passage de la batteuse, directement dans le mulch de soja permet de bénéficier de l’humidité résiduelle et de limiter un maximum la sortie des adventices. Cet outil peut même passer dans le soja avant récolte (et dans maïs), c'est encore mieux. La variété de moutarde utilisée ne doit pas être semée trop tôt auquel cas elle risque de fleurir avant l’hiver. Je l'associe avec des plantes gélives comme le lin, la vesce, le sarrasin, la luzerne voir même l'amarante que je mélange à une dose de 2-3kg pour 3kg de moutarde à l'hectare. Ces plantes sont normalement détruites avec le gel mais si certaines poussent dans la moutarde ça ne me pose pas de problème car j'ai un trieur. En général, il pleut en automne et ma moutarde lève bien. Je mets un antigraminées (très faible dose) en janvier seulement si c'est nécessaire. Il est par contre compliqué de se passer de l'antidicotylédone au printemps, je l'applique aussi à très faible dose. Je ne fais aucun travail de sol, ni passage de glypho et aucun insecticide ni fongicide. Je préfère encourager la culture avec une pulvérisation foliaire d'oligo-éléments afin d'apporter des oligo-éléments à la plante à une période de fortement croissance où elle peut potentiellement en manquer, et aussi repousser les insectes (sucres). Cette variété égraine très peu, je peux la récolter tard sans problème (après les céréales). Cette année j'ai semé un couvert avec du tournesol juste après la récolte et mon tournesol est déjà à 6-8 feuilles mi-août. Le tournesol et le sarrasin poussent très bien sur terrain sec et sans travail du sol. La moutarde revient tous les 8-10 ans sur la même parcelle (je cultive une 20aine de plantes différentes).

Résultats

La première fois que j’ai fais la moutarde de cette manière derrière un soja j’ai récolté 15 qt/ha. En 2021 j'ai testé derrière un blé et de l'avoine et j'ai fais 22qt. En moyenne je suis autour de 15-20qt/ha ce qui me suffit vu le prix de revient de la moutarde (environ 2000€/ha) et les charges très faibles (semences autoproduites, très peu d'intrants). J'arrive à avoir des bons résultats sans travail du sol et sans recours à insecticides, fongicides,... grâce à la combinaison de différentes pratiques qui contribuent au bon fonctionnement des sols (sols toujours couverts, cultures systématiquement associées à des plantes de service, assolement diversifié,...). Aujourd'hui je n'ai pas de problème de salissement ni de ravageurs et mes cultures poussent même en conditions de sécheresse car les racines vont en profondeur dans le sol. Les pratiques d'agriculture de conservation enrichissent en continu le sol en matière organique et structure le sol dans sa continuité pour que les racines aillent chercher l'eau.