Apport de plaquette forestière en vigne
Gers
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Agriculteur
François DARGELOS
Ferme Viticole de Maisonneuve
Atelier
Plusieurs parcelles , 7ha au total
Grapin coupeur sur pelle mécanique, débardeur, broyeur à plaquette (prestataire), chargeur, épandeur modifié
Temps pour modifier l'épandeur + 490€ de prestation pour couper, débarder et broyer.
Limono-sableux
Images
Objectifs
Augmenter le taux de matière organique stable Améliorer le ratio champignon/bactérie en faveur des champignons pour revenir aux conditions naturelles dans lesquelles évolue la vigne, à l'origine en lisière de forêt : 5/1. Améliorer la structure du sol
Description
Les parcelles concernées ont des sols limono-sableux battants à C/N bas avec minéralisation forte, une tendance hydromorphe et anaérobie, un déficit de calcium et un rapport bactérie/champignon en faveur des bactéries. Les parcelles sont très sèches l'été et saturées en eau l'hiver et les sols ont tendance à "fossiliser" la matière organique (rendue non accessible). Depuis le début des pratiques d'agriculture de conservation des sols en 2005, mon taux de matière organique a augmenté de 1,5% en 15 ans : de 0,8% à 2,3%. Mon souhait était donc d'amener de la stabilité structurale au niveau macro par les champignons. Le mieux pour avoir des champignons était d'apporter du bois dont le C/N est situé entre 200 et 500. Le bois est issu principalement d'aulnes, présents dans les zones boisées de la ferme. J'ai fait appel à un prestataire pour couper les arbres, les débarder et les broyer pour obtenir la plaquette forestière (4-5cm de diamètre). Les aulnes coupés au grapin coupeur se régénèrent naturellement. La plaquette a été ensuite épandue directement après le broyage, en automne (période humide), avec un épandeur à fumier légèrement modifié. Attention l'objectif n'est pas de pailler : avec 12 tonnes / ha épandues, le résultat est plutôt un saupoudrage épais. L'épandage en vigne large (2,50m) est possible avec du matériel maison.
Résultats
Au bout d'1 an on ne voit presque plus le bois. On a une augmentation de 25% de vers de terre : de 640 à 800 individus m2 (test bêche) et une augmentation de 0,3% de MO en 12 mois (alors qu'il m'a fallu 15 ans de pratiques ACS pour passer de 0,8% à 2,3%). Le rapport champignons/bactérie a évolué en faveur des champignons, il y avait des champignons dès les premiers mois. Il y a aussi moins de nématodes. C'est une expérience très fructueuse qui mérite d'être diffusée. L'apport de plaquette n'est bien entendu pas la seule pratique qui permet d'atteindre de tels résultats : les couverts végétaux sont mis en place en routine sur la ferme depuis 15 ans, et depuis quelques années, les thés de compost oxygénés et les extraits fermentés. Les traitements chimiques sont très réduits. Le coût de la production de plaquette forestière est maîtrisé : pour 12 tonnes/ha, le coût est de 436 euros sur 5 ans soit un amortissement à l'année de 90€. Aucun effet observé sur le rendement de la vigne et le taux d'azote des feuilles. Est-ce que cela a un impact sur la présence de graminées adventices ? Cela reste à voir.