Politique bas intrants en début de transition
Loir-et-Cher
Abandonnée car non satisfaisante
Agriculteur
Jérome Rétif
EARL Rétif
Atelier
Date de mise en place
2000->2010
mis à jour le 12 février 2025
Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique
limono-sablo-argileux
Niveau de satisfaction: 2 / 3
Niveau de prise de risque: 3 / 3
Images

Objectifs
Au vue d'un sol plus fertile par nos pratiques de conservation nous voulions limiter les intrants
Description
Au début de la transition de la ferme en TCS puis en ACS, nous avions analysé les turricules des vers de terre, qui devenaient prolifiques à la surface de notre sol. Ces turricules sont en effet très riches en nutriments et contiennent un engrais très complet (NPK) pour les plantes. Nous avons donc décidé, pensant que les vers de terre remontaient la fertilité, de faire l’impasse sur les fumures de fond. Nous faisions des impasses ou de grosses réductions de doses d’engrais également. Ce qui peut paraître évident dit comme cela, mais qui ne l’était pas tant que ça au vu des analyses, a conduit à une diminution des rendements. Cependant, les charges étaient faibles et les marges satisfaisantes malgré des rendements modestes. Avec une stabilisation de nos rendements, dans ce système bas intrants, nous ne profitions jamais des bonnes années. Les rendements n’étaient jamais exceptionnels et donc le manque à gagner pouvait devenir important. Nous avons donc revu la copie, réalisant que pour gagner 1 % de matière organique, il fallait stocker 1000 unités d’azote. Pour pouvoir stocker cette matière organique, il fallait donc apporter davantage d’azote, que ce soit de l’azote extérieur ou bien de l’azote provenant des apports des couverts végétaux. La réduction des charges ne permet pas de gains importants, il faut aussi savoir investir (intelligemment) pour en obtenir davantage. Nous avons donc remis plus de légumineuses dans la rotation, augmenté légèrement les apports en azote et également les fumures de fond.
Résultats
Nous avons retrouvé des gains de production avec un système cohérent où les quantités d’azote ne sont pas énormes. Nous arrivons à obtenir de jolis colzas avec, par exemple, 80 unités d’azote. Pour conclure, vouloir tout réduire absolument n’est pas un bon pari. Le manque à gagner se fera rapidement sentir. De plus, la matière organique est la clé de voûte de tout sol. Il est important de la favoriser et de l’augmenter, mais pour cela, un investissement en azote est primordial. Qu’il passe par plus d’engrais, par plus de légumineuses ou d’amendements organiques, celui-ci est inévitable. Le meilleur reste le moins cher, bien entendu, et cela rend les couverts d’autant plus intéressants, car l’unité d’azote est la moins chère quand ce sont les plantes qui la stockent.