Accueil REX Agri Retour sur 30 ans d'ACS en terre sableuse

Retour sur 30 ans d'ACS en terre sableuse

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icone localisation

Indre-et-Loire

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Agriculteur

Jean-Claude Quillet
SCEA Quillet

Atelier

Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Date de mise en place

icone 1995
mis à jour le 30 juillet 2024

Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique

Sableux (3% d'argile)

Niveau de satisfaction: 3 / 3

Niveau de prise de risque: 2 / 3

Images

© Jean-Claude Quillet Colza en ACS

Objectifs

Réussir sa transition sur sol sableux Augmenter la résilience de ma ferme Améliorer la fertilité de mes sols Augmenter la rentabilité de ma ferme

Description

Agriculteur en Touraine avec environ 350 ha, une partie de la ferme se trouve sur des coteaux avec des terres très sableuses et une forte infiltration. Dans ma transition en ACS, je devais également réussir sur ces parcelles là qui semblaient plus compliquées a priori. Avec des taux de MO très faible 1-1,2% en 1995, et une activité biologique faible, je devais avant tout faire repartir la machine sol, qui était au ralentie voire éteinte. Un des gros leviers pour repartir est l'apport de compost. Il est indispensable de ramener "à manger" au sol qui criait famine depuis de nombreuses années. Nous mettions environ 10 t de compost par hectare tous les ans où tous les deux ans. Nous sommes ensuite passés directement en SCV (semis sous couvert végétal) avec des semoirs de semis directs pure, plus aucune gratouilles du sol. La rotation mise en place fut celle-ci : colza -> blé/orge -> sorgho/millet -> blé/orge. Pour limiter les adventices et rompre leurs cycles (ray-grass ; PSD), il est nécessaire d'avoir une culture de printemps tous les 4 ans. Dans des terres séchantes, des cultures supportant le sec comme le millet ou le sorgho sont très bien, il faut éviter les autres, au moins au début (soja, maïs). Entre le blé/orge et la culture de printemps nous faisons systématiquement un couvert avec de la féverole (150), avoine (20-30) et vesce (10) semé à environ 180 kg/ha. Ce couvert en plus de capter de l'azote remet de la MO sur le sol et dans le sol. Il faut aussi savoir que toutes les pailles sont restituées, rien n'est exporté du champs hormis le grain. Vendre de la paille n'est pas rentable, fertiliser les éléments que la paille exporte, coûte beaucoup plus cher que le produit de la paille. Autant la/les conserver ! En reprenant les termes de Lucien Séguy, il faut bien comprendre qu'un sol non couvert en hiver est une coquotte minute sans fond, la perte d'éléments fertilisants se fait par le dessus mais aussi par le dessous. Il faut continuellement couvrir son sol pour le protéger et le nourrir !

Résultats

Avec ces pratiques et cette nouvelle méthode de travail, le premier des avantages est notamment celui économique. Le fait de ne pas trop investir dans une culture (machinisme, gasoil, temps), et de se contenter seulement au semis direct (+ferti, +phyto), nous permet d'être gagnant même avec des années difficiles. La marge sera moins grande mais sera toujours positive contrairement à avant où les travaux d'implantation étaient trop gourmands et pouvaient remettre en question la stabilité de la ferme. Cette agriculture nous a réellement permis d'apporter de la résilience économique sur la ferme. En plus, la deuxième résilience qui s'améliore d'année en année est la résilience en eau. Grace à la couverture permanente du sol (résidus ou couvert) et à la matière organique supplémentaire l'eau s'infiltre correctement et se stocke dans le sol. Les épisodes de sécheresse se font moins ressentir ou plus tard. On observe également une augmentation de la fertilité avec plus de vie dans le sol, et également une augmentation de la matière organique. Nous sommes passé de 1 % à 3 % ce qui est considérable dans notre localisation. Il n'y a pas besoin d'attendre 30 ans pour ressentir les effets bénéfiques, au bout de 5 ans, (en partant quasiment de zéro) le sol refonctionne correctement. Les années supplémentaires l'entretiennent et améliorent les bénéfices (eau, fertilité, biodiversité, ...) tout en améliorant le potentiel de rendement ! Pour accélérer le processus, l'important est d'apporter de la matière organique ! Pour contrôler tout cela et observer l'évolution il est conseillé, voir indispensable de faire des analyses de terre régulièrement ! Cela vous aide à comprendre et à ne pas oublier le point de départ.

Structures accompagnatrices