Réussir ses cultures sans fongicides ni insecticides mais avec des macérations
Nièvre
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Agriculteur
Olivier Cadiot
Earl des Aubues
Atelier
Date de mise en place
2014
mis à jour le 28 novembre 2024
Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique , 150ha au total
Limono-argileux battant
Niveau de satisfaction: 3 / 3
Niveau de prise de risque: 2 / 3
Images
Objectifs
Supprimer tous les fongicides et insecticides de ma ferme Obtenir des plantes vigoureuses et saines, pouvant lutter contre les agressions.
Description
Depuis une dizaine d'années, je fais des macérations sur ma ferme pour protéger et renforcer mes cultures face aux ravageurs et maladies. Je me suis formé plusieurs fois avec Eric Petiot afin d'arriver à un niveau de connaissance satisfaisant pour tirer pleinement profit des macérations sur ma ferme. La formation est extrêmement importante, d'autant plus que les techniques évoluent au fil du temps ! J'ai commencé mes premières macération avec un bidon sous un hangar, et l'économie de mes produits hors herbicides m'ont très vite permis de construire et d'acheter le matériel nécessaire à la réalisation des préparations en grande quantité. Sur ma ferme je fais différentes macérations (que je favorise ou non avec l'expérience) : - Macération d'ortie et de consoude qui sert de booster à la plante et au sol (cela permet de ramener les plantes en terrain réduit après un désherbage). Je l'applique à 10 l/ha de chaque pour le sol et 3 l/ha de chaque en mélange sur les plantes sinon 5 l/ha chacune. - Macération de Bardane qui sert à aider la plante en cas de stress hydrique, et faire face à une sécheresse. Je l'utilise moins chez moi car les résultats n'ont pas étaient flagrants. - Macération de fougère qui a un effet insecticide contre les pucerons, la cicadelle, la cochenille et la grosse altise. Elle démontre aussi un aspect anti-rouille sur mes blés. - Macération de luzerne pour booster le sol mais je remplace désormais cette macération par des passages de LiFoFer. Toutes ces macérations sont faites à partir 10 kg de plante fraiche pour 100 L d'eau de pluie (T=22°C) que je dynamise et que je laisse macérer sans oxygène plusieurs jours. La durée de macération dépend notamment de leur pH et de leur niveau d'oxydoréduction. Je fais aussi des macérations d'ail que je broie et que j'incorpore dans de l'huile. (cf Rex. Chedru Macération) afin de repousser les petites altises, et d'avoir un pouvoir antifongique sur mes céréales. J'ai également observé une hausse de rendement quand j'utilisé l'ail (2 fois) sur la fin de cycle. De plus, l'ail semble être un très mon répulsif aux gibiers et notamment aux cervidés qui ont arrêter de venir manger mon blé à montaison après 2 applications. Les macérations sont uniquement à but préventif dans mes cultures. De plus, je fais des décoctions de prêle qui apporte de la silice à la plante ce qui lui permet d'avoir des parois de cellule plus dures et de pouvoir se défendre d'avantage. La prêle à un pouvoir fongique curatif et préventif. Enfin, je fais des infusions d'origan-thym-sarriete en prévention contre la bruche et avec un pouvoir insecticide. la conservation de l'infusion et de la décoction se fait à l'aide de vitamine C et de sulfites. Je n'utilise rien à part un bon lieu de stockage (lumière, température) pour mes macérations. Hormis la décoction, toutes les macérations et infusions doivent se faire quand les températures extérieurs sont supérieurs à 12 degré. Chaque application d'un produit est de 10 l/ha hormis ortie et consoude (cf. plus haut). Mes traitements se font à 40 l/ha avec des buses vertes. Je fais mes traitements soit très tôt le matin, soit le soir (notamment pour l'ail).
Résultats
Je suis très satisfait de l'utilisation de ces solutions sur ma ferme. J'utilise plus aucun insecticide et aucun fongicide. Ces économies m'ont permis d'avoir un local de fabrication complet. Il reste important de se former et de passer dans les champs au bon moment. (cf. RexAgri exemple blé sans fongicide ni insecticide) Le nombre de passage à drastiquement augmenté malgré tout, car la prévention doit être régulière. Je passage environ une dizaine de fois par culture contre 2-3 fois avant (fongicides-insecticides). Ces du temps supplémentaires certes, mais la satisfaction de produire sans ces produits est supérieure. Il me semble important de faire ses macérations soit même, car les acheter reviendrait à dépenser autant d'argent qu'avec les produits phytosanitaires habituels avec un risque supplémentaire. La dernière chose, mais pas des moindre, il est important de regarder/faire/lire des résultats d'essais pluriannuel concernant les macérations, car ce système "auto-régulé" met du temps à ce mettre en place. C'est comme un sol, il ne redevient pas vivant en 6 mois. De plus, nombre d'essai allie les phytos et les macérations. Le résultat, pour moi, ne peut être que partiellement bon dans le cas ou les phytos viennent tout tuer alors que les macérations viennent fortifier en apportant de la vie. Cette contradiction vie mort ne doit pas être tester ensemble. Soit on favorise la vie soit la mort. Chez moi, je suis passé du tout au tout. Cela ne s'est fait aussi en repensant mon système, en arrêtant le travail du sol, et en gardant une couverture maximale du sol. Bref, remettre et favoriser la vie.