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Sécuriser ses implantations avant tout

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Seine-Maritime

Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation

Atelier

Icône de l'atelier "Grandes cultures" Grandes cultures, prairies et légumes

Date de mise en place

icone 2020
mis à jour le 11 février 2025

Blé tendre hiver, Blé tendre printemps, Orge de printemps, Pomme de terre plant

Toutes les surfaces potentiellement adaptées à la mise en place de la pratique

Limons battant

Niveau de satisfaction: 3 / 3

Niveau de prise de risque: 2 / 3

Images

Objectifs

Réussir son implantation en fonction des conditions Ne pas prendre du retard et faire des erreurs dans sa rotation et rotation Assurer une récolte convenable.

Description

Idéalement, après la récolte des pommes de terre plant (05/09), je sème un couvert de crucifères (moutarde, roquette) afin d'implanter un blé en semis direct aux alentours du 15 octobre. Ceci est l'itinéraire lorsque toutes les conditions sont idéales, notamment avec un arrachage des pommes de terre sans problème et précoce. Si l'arrachage est cependant plus tardif et dans des conditions plus compliquées (aux alentours du 10/10), avec des pluies successives pendant plusieurs semaines, voire mois, cela complique l’implantation du blé suivant. Les mois passent et s’offrent à nous deux options : soit travailler lourdement le sol en janvier, soit attendre pour moins travailler le sol mais implanter en mars. Pour la première option, nous labourons à 20-25 cm afin de ramener du sec en surface. Nous semons ensuite avec un semoir Sulky à socs et à dents, en utilisant le tracteur le plus léger possible. Nous n’utilisons pas la herse rotative avec le semoir, ce qui évite une reprise du labour. Le semoir sème directement dans les mottes. Pour la seconde option, nous attendons que le temps soit plus clément afin de pouvoir semer en TCS ou en SD. Nous repoussons alors la date d'implantation du blé qui, comme en 2020, se fera en mars.

Résultats

Avant de conclure sur les résultats, le choix de ne pas faire un labour agronomique à 10-15 cm plutôt qu'à 20-25 cm n'a pas été jugé optimal dans notre système et sur nos sols. Personnellement, je pars du principe que si nous avons besoin de faire un labour, il faut le faire correctement pour profiter de tous ses avantages. Idem pour un TCS ou pour du SD, il faut faire les choses correctement et dans de bonnes conditions. Faire un mauvais labour ou un mauvais TCS/SD parce qu'on a voulu faire un compromis sur la technique ne marche pas chez moi. Concernant les résultats, il faut opter pour une sécurisation de ses implantations. Le labour est certes dommageable pour la structure du sol, mais un mauvais TCS/SD en mars l'est davantage. L'implantation du blé tardif le rend chétif avec, en finalité, un rendement très faible de l'ordre de 55 qtx/ha, alors que normalement (et avec le labour) les blés font 100 qtx/ha. Le faible rendement veut aussi dire que les restitutions en paille sont faibles, donc un plus faible apport de MO dans mes sols, contrairement à ma volonté d'en apporter davantage dans un système agroécologique. Un blé clairsemé favorise aussi l'enherbement, ce qui impacte les parcelles sur plusieurs années... Le blé chétif a également un système racinaire chétif, ce qui ne favorise pas la bonne structure du sol et l'activité enzymatique et biologique qui l'accompagne. Le choix de faire un labour au lieu d'attendre n'est pas anodin, mais il permet d'obtenir un rendement convenable et de ne pas perdre de temps pendant au minimum deux ans pour rattraper cette erreur de culture. Cette expérience malheureuse que nous avons vécue sur la ferme marche pour les autres cultures également (betteraves, ...). Le dogme de ne pas vouloir toucher son sol à défaut de ne pas produire ou bien de produire mal, avec l'obligation d'en subir les conséquences, est à prendre en compte. => Il faut avant tout observer son sol et se demander systématiquement : Ce que je veux faire est-il obligatoire ? Et est-ce que le risque à prendre en vaut la peine ?