Semis en inter-rang de couvert d'hiver en jeune et vieux verger de pommes
Corrèze
Un premier essai, à renouveler pour mieux juger de son potentiel
Agriculteur
Stéphane Bourbon
STEPHANE BOURBON
Atelier
Pomme, Couvert d'hiver
Une parcelle , 1,8ha au total
Herse rotative + semoir, rotavator
Limon sablo-argileux
Images

Objectifs
Diversifier la flore du verger et apporter une flore plus précoce pour héberger les auxiliaires de culture face au puceron cendré et à la punaise marbrée
Description
J’ai mis en place cet essai sur 1,8 ha de verger de pomme. Dans le jeune verger (implanté en 2020), le couvert d’hiver a été semé le 25 novembre 2020 avec travail du sol avant implantation/destruction de l’enherbement et un semis à la herse rotative combiné semoir dans l’inter-rang (largeur 3m). Dans le vieux verger (implanté en 2016), nous avons fait un sursemis dans l’enherbement. Le couvert se compose d’un mélange d’avoine rude (34%), vesce commune (36%), lentille fourragère (20%), trèfle d’Alexandrie (10%). L’idée fut de maintenir en place le couvert le plus longtemps possible au printemps. Nous avons fait des ajustements au printemps 2021 à cause de la prolifération des campagnols dans l’ensemble du verger. J’ai décidé de mettre en place la méthode sandwich pour essayer d'endiguer la prolifération des campagnols terrestres. A l’origine utilisée pour le contrôle des adventices sur le rang des arbres fruitiers en alternative au désherbage chimique, cette méthode consiste ici à travailler le sol de chaque côté du rang (40 cm minimum). Dans le jeune verger, on a fait 3 passages avec un rotavator, en laissant la bande centrale du rang de plantation enherbée sur 20 cm de largeur minimum. Nous n’avons pas resemer au printemps mais en automne avec un couvert permanent 1 rang sur 2.
Résultats
En jeune verger, le couvert n’est moyennement bien développé : 30-40 cm en moyenne, un peu de salissement. La lentille ne s’est pas développée, le trèfle n’était présent qu’en très faible proportion et l’avoine a très peu recouvert le sol. Finalement, la majorité du recouvrement correspondait à la vesce et au salissement.. En vieux verger, le salissement était très important, entrant en concurrence avec la vesce. Le rendement en biomasse sèche a atteint 3,76 tMS/ha. Les relevés entomologiques (Protocole Flor’Insectes) montrent que la quantité en auxiliaires a été multipliée par 5 entre les mois de mai et juillet dans les parcelles d’essais, ce qui est encourageant pour la suite. Il semble notamment que les populations importantes de coccinelles aient permis une régulation naturelle du puceron. Il y avait aussi une importante population de syrphe, favorisée par la diversité et la répartition homogène des espèces du couvert (Astéracée, Fabacées, Brassicacées, Poacées, Caryophyllacées et de Polygonacées). L’une des difficultés à été de trouver des semences bio sans exploser les coûts car elles sont chères. Plusieurs arbres ont été perdus sur le jeune verger à cause de la prolifération des campagnols. Je me demande si la présence du couvert a pu favoriser la présence des ravageurs. Je prévois de mettre en place des zones « pérennes » pour favoriser les auxiliaires, en semant par exemple des bandes fleuries dans le verger adulte et en semant de la féverole 1 rang sur 2. Je réfléchis aussi à l’installation d’un couvert pérenne en inter-rang et la production de semences de ferme.