Système 100% herbager en élevage laitier
Oise
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Agriculteur
Emilien Roose
Gaec tout bio tout rose
Atelier
Date de mise en place
Depuis 2018
mis à jour le 30 novembre 2023
Une parcelle
100k pour une autochargeuse, 2 faucheuses (une latérale et une frontale) et un andainneur
Limono argileux
Niveau de satisfaction: 3 / 3
Niveau de prise de risque: 1 / 3
Images
Objectifs
Etre autonome en fourrage et minimiser le coût de l'alimentation Améliorer la qualité de vie des animaux et du lait
Description
Nous avons changé pour un système uniquement en herbe quand nous sommes passé au bio en 2016. Nous faisons du 100% herbager depuis 2018. Pour cela, nous avons réimplanté des prairies temporaires avec un mélange de 4 graminées et 3 légumineuses sur des parcelles limono-argileuses. C'est un mélange qui fonctionne bien et nous permet d'avoir des pâtures toujours vertes, les espèces étant en symbiose les unes avec les autres. Le système est conduit en pâturage tournant sur 28 ha de prairies, accessibles jour et nuit aux vaches du 15 mars au 15 août. Quand l'herbe est moins abondante, je fais de l'affourragement en luzerne (mélangé avec du dactyle et du trèfle). J'ai aussi des blocs de pâture pour les génisses et les vaches taries. Le reste des parcelles est destiné aux cultures de luzerne, dactyle et trèfle. Je fais une première coupe (avant le 10 mai) en ensilage, une 2ème coupe (jusqu'au 15 juin) en enrubanné et une 3ème coupe en foin, puis les coupes suivantes sont soit de l'enrubanné soit du foin. L'idéal serait de réimplanter la luzerne tout les 5 ans mais je ne dispose pas d'assez de parcelles pour faire cette rotation. Une partie de mon assolement est partagé avec mon voisin céréalier ce qui lui permet de de bénéficier du pouvoir désherbant de la luzerne avant l'implantation de son blé bio (implantée deux ans puis fauchée et broyée), et moi ça me permet de faire des stocks de luzerne tout en conservant ma surface en prairie pour le pâturage. En contre partie, il cultive des céréales sur ma parcelle. Renouveler les prairies temporaires tous les 5-6 ans permet que la flore soit toujours présente et productive. En pratique, ce n'est pas toujours avantageux économiquement dû au coût des semences, du fioul, de la main-d'œuvre et de la mécanisation. Concernant la fertilisation, j'applique 130 à 140 U d'azote par ha de lisier sur les parcelles pâturées et de compost sur les parcelles fauchées pour avoir le moins de résidus possible avant l'ensilage.
Résultats
L'herbe nous permet d'être autosuffisants en alimentation bio et de ne pas dépendre de l'extérieur. Les animaux sont en liberté, autosuffisants et en bonne santé. Depuis le passage en Bio, nous avons réduit par 10 les frais vétérinaires. Ils sont dehors toute l'année et produisent une quantité raisonnable de lait (6200L/an). Le lait est plus gras, plus riche en protéine et possède une meilleure qualité cellulaire (risque sanitaire est réduit). Cela nous permet de gagner en moyenne 50 à 60€ supplémentaires pour les 1000L. Mes pistes d'amélioration sont les suivantes : - avoir plus de pâture derrière la ferme pour allonger la période de pâture à 10 mois (8-9 mois pour l'instant) et réduire ainsi le coût alimentaire, améliorer la marge. - mieux valoriser le lait (atelier de transformation en place) et réduire les charges pour assurer la résilience économique même lorsque les prix du lait baissent - valoriser les énergies et récupérer l'eau pour mieux faire face aux sécheresses. - implanter des cultures plus adaptés aux sols et au climat du secteur et résistante à la sécheresse : privilégier la luzerne par rapport au maïs