Travail du sol, fertilité et performances : comparaison de 5 systèmes
Haute-Saône
Un premier essai, à renouveler pour mieux juger de son potentiel
Agriculteur
Gregory Choux
Vesoul Agrocampus
Atelier
Maïs ensilage, Soja, Colza d'hiver, Blé dur, Blé tendre hiver, Orge d'hiver
Plusieurs parcelles , 2ha au total
Semoir semis direct, strip-till, bineuse
Limon-sableux
Images
Objectifs
Acquérir des références localement concernant les impacts de cinq systèmes de culture sur les trois piliers de la fertilité du sol (physique, biologique et chimique) : la question du travail du sol et de la gestion des adventices est au cœur des différents systèmes de culture testés. Étudier les performances agronomiques (rendements), économiques (marges) et environnementales (IFT) de chacun de ces systèmes.
Description
Le dispositif consiste à comparer, depuis septembre 2015, cinq systèmes de culture en bande de 48 ares chacune (largeur de chaque bande = 24m) : 1 en labour systématique, 2 basés sur des techniques culturales simplifiées, 1 en strip-till et 1 en semis direct. Des couverts sont mis en place sur toutes les bandes pour les intercultures longues. En plus du type de travail du sol, les techniques variant d'un système à l'autre concernent : - la mise en place ou non de couverts végétaux sur les intercultures courtes - la densité de semis de la culture - le programme de traitements herbicides L'essai se fait sur une rotation de 6 ans : colza, blé, orge, maïs, soja, blé. Il en est à sa 5ème année d’expérimentation avec pour cette campagne l’implantation d’un soja après un maïs. Cette rotation longue commune aux cinq systèmes, avec alternance de cultures d’hiver et de printemps, permet de rompre le cycle des bioagresseurs (ravageurs, maladies et adventices). Le colza est semé en association avec des légumineuses gélives. La gestion des adventices repose sur trois leviers, plus ou moins mobilisés en fonction du système : 1) travail du sol en interculture 2) couverts végétaux 3) lutte chimique (réduite, fonction des observations au champ). La gestion du statut organique est la même pour les cinq systèmes : apport régulier de compost de fumier de bovins lait (tous les 3 ans) et incorporation des résidus du précédent par travail du sol (sauf pour le semis direct), exportation des pailles de céréales. L’essai ne porte pas sur la comparaison de modes de gestion des maladies et ravageurs, les mêmes techniques, issues des pratiques courantes sur le reste de l’exploitation, sont employées sur toutes les bandes : gestion des maladies basée sur le contrôle cultural (choix variétal, broyage des cannes de maïs) et la lutte chimique à dose réduite, pas de lutte chimique contre les ravageurs, lutte biologique (trichogramme) sur maïs.
Résultats
Concernant la fertilité du sol, si la densité apparente est plus faible dans le système labour (S1), elle augmente régulièrement et se rapproche des densités des autres systèmes, qui restent stables. Concernant la fertilité biologique, si le nombre de vers de terre constaté dans le système en semis direct est de l’ordre du double de ceux constatés dans systèmes basés sur le labour ou les TCS, il reste insuffisant (< 100 individus / m²), du fait notamment d’un taux de matières organiques encore trop faible (de l’ordre de 1,6 % sur l’ensemble des bandes). Concernant les performances économiques et environnementales, les systèmes basés sur les TCS tirent leur épingle du jeu : IFT herbicides inférieurs à la référence régionale et très proches de de ceux du système labour (le plus performant sur ce critère), rendements supérieurs aux autres systèmes et notamment au système semis direct et charges de mécanisation et de main d’œuvre maîtrisées.