Un semis direct de céréales et légumineuses dans des prairies dégradées
Vosges
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Atelier
Date de mise en place
Depuis 2016
mis à jour le 18 décembre 2023
Prairie temporaire dominante graminées, Prairie permanente/naturelle
Plusieurs parcelles , 115ha au total
semoir à disque
sable argilo-limoneux
Niveau de satisfaction: 3 / 3
Niveau de prise de risque: 2 / 3
Images
Objectifs
Augmenter le rendement de la prairie Diversifier les prairies avec du trèfle violet et d’autres légumineuses Prolonger le nombre de jours de pâturage Faire pâturer plus tôt dans l’année grâce à la céréale Prolonger la durée de vie des prairies
Description
Depuis mon installation sur la ferme en 2013, le cheptel est passé de 40 à 120 vaches laitières (croisement Prim’Holstein Montbéliard et Hereford), tout en développant le pâturage. Les vaches réalisent du pâturage tournant dans des paddocks en fil avant du 10 mars au 1er juillet. En général, elles ne rentrent en bâtiment que pendant l'hiver, pour une durée moyenne de 50 jours. En cherchant à prolonger la durée de vie des prairies tout en évitant de les détruire complètement lors de la réimplantation, j’ai décidé de tester l'implantation directe de nouvelles espèces dans ma prairie. Diverses modalités ont été testées avec différentes espèces de céréales, notamment le blé, l'orge et l'avoine. La réalisation d'un semis direct dans mes prairies nécessite des conditions spécifiques, notamment une humidité suffisante, un accès à la lumière et un contact correct entre la graine et le sol. Ces conditions sont réunies entre le 15 septembre et le 15 octobre, ainsi qu'entre mars et avril, selon les années. Lorsque ces conditions sont réunies, je rase (fauche/pâturage) la prairie, puis je sème le blé, l'orge ou l'avoine et les légumineuses à l'aide d'un semoir à disque. Je sème l'avoine à 80 kg par hectare et les légumineuses à environ 10 kg par hectare.
Résultats
Mon choix s'est finalement porté sur l'avoine, en raison de son développement foliaire et de sa repousse adaptée. Elle peut être pâturée assez tôt dans l’année ce qui permet d’augmenter la durée du pâturage. Il faut juste faire attention qu’elle ne soit pas un à stade où elle peut se faire arracher lors de la mise en pâture. Avec une fauche ou un pâturage précoce, l’avoine repart facilement. En 2021, l'avoine est même parvenue à repousser quatre fois sur certaines parcelles. Cette plante a une bonne appétence pour mes vaches et cède ensuite la place aux légumineuses. L’introduction de l'avoine dans mes prairies a permis une augmentation de 4 tonnes de rendement par hectare et une diversification des espèces végétales. La repousse de l'avoine a favorisé une meilleure utilisation de mes prairies tout au long de l'année, réduisant ainsi les charges liées à l'alimentation des animaux. Cela a contribué à une réduction du temps de travail et à une amélioration de la durabilité de notre exploitation. Cependant, cette technique de semis direct n'est pas sans défis. Au début, nous avons rencontré un taux élevé d'échecs, avec jusqu'à 70% de parcelles non réussies. Cependant, au fil des années, ma maîtrise de la technique s'est améliorée, et j’atteins désormais un taux de réussite de 70%. Malgré ces défis, cette approche continue de nous permettre d'augmenter le pâturage et de réduire mes charges, ce qui en fait une pratique prometteuse pour l'avenir. Ce REX Agri a été écrit en collaboration avec le CIVAM du Pays de Loire (voir les vidéos sur leur chaine YouTube : Fédération Régionale des CIVAM Pays de la Loire)