Valoriser la graisse de porc pour l’atelier laine sur la ferme
Haute-Vienne
Maîtrisée & intégrée en routine à l'exploitation
Agriculteur
pauline baillemont
Ferme de Chatres
Atelier
Des micro-parcelles
Saindoux (graisse de porc) - thermomètre - soude caustique - mixeur - machine à laver
Très peu d'investissement
Prairie argilo-limoneux
Images
Objectifs
Valoriser la graisse de porcs élevés sur la ferme pour fabriquer du feutre textile issu de la laine de brebis, également élevées sur la ferme, et pouvoir créer des vêtements et accessoires en circuit ultra-court.
Description
La ferme comprend : - un atelier brasserie dont s'occupe Arnaud - un atelier transformation textile dont s'occupe Pauline, qui travaille avec les toisons de ses propres brebis (environ 100), de race charmoise, réputées pour la qualité de leur laine. Elle crée du feutre textile directement à la ferme et s'en sert pour confectionner des vêtements et accessoires, qu'elle vend sur les marché ou sur commande. - un atelier d’élevage plein air d’une trentaine de porcs de race rustique cul noir croisé Berckshire. Cette race produit plus de graisse que d’autres races charcutière. La présence de porcs sur la ferme présente de multiples avantages. Ils consomment les restes d’orge maltée ainsi que les levures de la brasserie, le petit lait des vaches laitières du cousin d'Arnaud également installé sur la ferme. Une partie de leur graisse sert également à faire feutrer la laine pour les créations de Pauline. Même si chaque atelier est géré de manière indépendante, l'ensemble de la ferme est pensé en circuit court. Pour valoriser les porcs qui ont eux même valorisés des produits qualifiés de "déchets", environ 20% de leur graisse est transformée en saindoux, corps gras avec lequel ils fabriquent des savons. Ces savons au saindoux sont utilisés pour le feutrage de la laine. La laine est mise dans des conditions de chaleur et d'humidité pour que ses écailles s'ouvrent puis elle est frictionnée avec du savon (modifie le pH) permettant ainsi d'emmêler les fibres et de créer un carré de tissu prêt à être cousu. La friction est réalisée à la main pour des petites quantités ou à la machine pour de plus grandes quantités de laine.
Résultats
Même si cette technique ne fait pas forcément gagner du temps ou de l'argent, elle a un impact éthique et environnemental car elle permet : - de valoriser la vie de l'animal jusqu'au bout et de créer un système résilient en circuit court sur la ferme par l'utilisation de ressources locales au lieu d'acheter des produits extérieurs comme l'huile d'olive ou le savon d’Alep, corps gras végétaux qui pourraient être également utilisés pour la confection de savons. - d'éviter le rejet d'éléments nocifs dans l'eau, présents dans certains produits d'entretien. Le saindoux fait bien feutrer la laine, son usage est adapté à l'utilisation et se tient très longtemps. On peut également bien le diluer dans l'eau pour fabriquer du savon liquide.